La Guinée entre joie et inquiétude : entretien avec Mgr Coulibaly
Au lendemain de la publication des résultats provisoires du second tour de la présidentielle
du 7 novembre en Guinée, des violences postélectorales ont fait pluisuers morts. Dans
les fiefs du perdant, les partisans de l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo
ont protesté, parfois violemment, contre l'annonce de la victoire de l'opposant historique
Alpha Condé.
Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry regrette que les
engagements pris pendant la campagne électorale ne soient pas respectés et invite
à la paix et à la réconciliation. Le 13 octobre, il avait publié un document sans
concession, intitulé « Il est temps de nous ressaisir ». Comparant son pays à un taxi-bus
essoufflé au bord de la route de la démocratie, il avait invité les Guinéens à un
sursaut pour garantir la paix et ouvrir la voie au respect des règles républicaines.
«Nous avons installé l’anarchie comme mode de gouvernance, en vue de la dilapidation
vorace des bien publics et du patrimoine commun », écrivait-il, fustigeant les hommes
politiques qui viennent se « ressourcer avec complaisance et avidité des rancunes
tenaces accumulées à travers l’histoire guinéenne », et les croyants qui ont « mis
la religion au service de leurs ambitions, de leurs appétits et instincts humains
». Quel est son sentiment au lendemain de la présidentielle ? Marie-Leila Coussa
l’a interrogé. Ecoutez