Des moniteurs de ski au Vatican. Le Pape met en garde contre l’idolâtrie du corps
Contrairement à son prédécesseur Jean-Paul II, Benoît XVI ne pratique par le ski,
mais il aime la montagne, où – a-t-il relevé ce lundi matin - nous nous sentons plus
proches de Dieu. Le Pape recevait une délégation italienne de moniteurs de ski, quelque
300 personnes, l’occasion pour lui de prononcer un discours sur les vertus du sport
et sur la beauté de la montagne.
L’activité sportive - a dit le Pape - aide
à mieux comprendre que le corps ne doit pas être considéré comme un objet et moins
encore développé par des méthodes illicites. Le corps permet à la personne de s’exprimer
et d’entrer en relation avec les autres. Il favorise l’équilibre entre dimensions
physique et spirituelle et pousse à respecter le corps sans l’idolâtrer, à ne pas
le considérer comme une machine qui doit être développée coûte que coûte, y compris
en ayant recours à des méthodes illicites. S’il est pratiqué avec passion et sens
de l’éthique, le sport contribue à stimuler certaines qualités comme la constance
dans la poursuite des objectifs, le respect des règles, la ténacité face aux difficultés.
C’est une école d’apprentissage et d’approfondissement des valeurs humaines et chrétiennes.
Le Pape a relevé que les progrès scientifiques et technologiques offrent la possibilité
de manipuler la nature avec le risque pour l’homme de vouloir se substituer au Créateur
et de réduire la Création à un produit de consommation. Le sport, au contraire, aide
à adopter un style de vie caractérisé par l’équilibre, l’autodiscipline et le respect.
Éloge
du sport mais aussi éloge de la montagne. La montagne – a dit Benoît XVI - nous
fait sentir tout petits ; elle nous ramène à notre juste dimension de créatures ;
elle nous rend capables de nous interroger sur le sens de la création, de regarder
vers le ciel, de nous ouvrir au Créateur, de reconnaître la grandeur de Dieu, source
ultime de notre être et de l’univers. Le rapport avec la création constitue un élément
important pour le développement de l’identité humaine et malgré son péché l’homme
demeure le gardien du monde. L’activité sportive peut être conçue et vécue dans le
cadre de cette responsabilité.
La délégation était accompagnée du ministre
italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, lui-même moniteur de ski. Benoît
XVI en a profité pour remercier l’Italie d’avoir, comme la France, accueilli des irakiens
blessés dans l’attaque d’une église catholique, le 31 octobre, à Bagdad. Les blessés
sont hospitalisés à la polyclinique Gemelli de Rome.