À Compostelle, le Pape affirme que "L'Église est au service de la vérité et de la
liberté"
En début d’après midi, Mgr Julián Barrio Barrio, archevêque de Saint Jacques de Compostelle,
a accueilli Benoît XVI dans la cathédrale de la ville. Dans le sanctuaire, le Pape
s'est agenouillé, seul, pendant quelques minutes devant le reliquaire argenté qui
abrite les restes de saint Jacques, comme le font depuis le moyen-âge les pèlerins
venus du monde entier.
Après ce temps de prière silencieuse et après avoir
embrassé la statue de l’apôtre saint Jacques, le Pape a adressé un discours aux fidèles
réunis dans la cathédrale. Il a largement exploré la relation entre la vérité et la
liberté dans cette méditation. « Il existe une relation étroite et nécessaire entre
vérité et liberté. La recherche honnête de la vérité, l’aspiration à celle-ci, est
la condition d’une authentique liberté. On ne peut vivre l’une sans l’autre » a affirmé
Benoît XVI. Il a prolongé son propos en montrant comment l’Église s’insère dans ce
projet : « L’Église, qui désire servir de toutes ses forces la personne humaine et
sa dignité, est au service des deux : de la vérité et de la liberté. Elle ne peut
y renoncer, car c’est l’être humain qui est en jeu, car elle y est poussée par son
amour pour l’homme, lui “qui est sur la terre la seule créature que Dieu ait voulue
pour elle-même” (Gaudium et spes 24, 3), et parce que, sans cette aspiration à la
vérité, à la justice et à la liberté, l’homme se perdrait lui-même ». Cette mission,
l’Église la vit car elle est elle-même « cette étreinte de Dieu dans laquelle les
hommes apprennent aussi à étreindre leurs propres frères, découvrant en eux l’image
et la ressemblance divine qui constituent la vérité la plus profonde de leur être
et qui sont à l’origine de la vraie liberté ».
À la fin de ce discours, le
Pape a mis l’encens dans le grand encensoir de la cathédrale. Ce dernier a été mis
en oscillation d’un côté à l’autre de la cathédrale pendant que la foule chantait
l’hymne à saint Jacques.
En adressant son salut au Pape, l'archevêque du lieu
rappelait à ce propos le sens de l’année jacquaire. Cette dernière est « un appel
à l’espérance chrétienne qui a trouvé un vif écho dans votre encyclique Spe Salvi.
Comme Pape pèlerin, vous arrivez aujourd’hui jusqu’à nous en portant la bannière du
Prince de l’espérance ».
Des milliers de pèlerins ont veillé toute la nuit
aux abords de la place de l'oratoire, à la lueur des bougies, pour être les premiers
à y entrer dès le matin, afin de participer à la célébration eucharistique que le
Pape doit présider dans l’après-midi. Selon l'archevêché, 200.000 personnes étaient
attendues dans la ville galicienne, où des drapeaux jaunes et blancs, couleurs du
Vatican, flottaient au-dessus de la foule où se mêlaient jeunes, religieux, personnes
âgées ou handicapés.