Mgr Fisichella réaffirme l'importance des racines chrétiennes de l'Europe
Un débat sur l’Europe chrétienne a réuni jeudi soir, à deux pas du Vatican, le président
du nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, Mgr
Rino Fisichella, et une patrouille de dirigeants du parti démocrate italien, le principal
parti d’opposition. Dans une intervention remarquée, Mgr Rino Fisichella, a pointé
du doigt les défaillances et les faiblesses de l’Union européenne dont la crise, a-t-il
dit, a pour origine un court-circuit qui empêche toute communication entre la culture,
la religion et les législations. Hélène Destombes nous présente cette intervention
de Mgr Fisichella.
Dans l’Union
européenne aujourd’hui, tout semble déterminé par une élite, sans aucune implication
directe des citoyens. C’est le constat sévère dressé par le Président du nouveau conseil
voulu par Benoît XVI. Mgr Rino Fisichella a estimé qu’il était superficiel de croire
qu’une monnaie unique puisse conférer une identité commune, que les échanges d’étudiants
grâce au projet Erasmus puissent créer un sentiment d’appartenance. Ce qui manque,
c’est un projet culturel respectueux des différences. Selon Mgr Fisichella, on a commis
une grave erreur en décidant d’exclure les racines chrétiennes car on a détruit l’identité
des peuples européens qui ne se reconnaissent plus dans ce nouvel ensemble. Pour construire
du nouveau, il n’est pas nécessaire de rompre avec le passé, de jeter les traditions
aux oubliettes. L’histoire ne procède pas ainsi. On a renversé les frontières pour
créer une unité, mais la réalité, c’est la montée des extrémismes, des replis identitaires,
les processus de fragmentation. Mgr Fisichella s’insurge contre ceux qui prétendent
bâtir l’Europe « sans » et même « contre » le christianisme avec l’illusion de pouvoir
ainsi créer une société meilleure. Ils oublient que la pensée chrétienne n’est pas
un obstacle au progrès social, que contrairement à d’autres religions, elle n’a jamais
tenté d’humilier la raison. L’Église a sans doute commis des erreurs, mais son message
propose une libération authentique de l’homme et un développement cohérent des peuples.
Sans prétendre un quelconque droit d’ainesse, l’Eglise ne se laissera pas déposséder
de son originalité et de sa contribution essentielle à l’histoire et aux conquêtes
de ces vingt derniers siècles.