2010-10-17 20:29:04

Intervention de Mgr Krikor-Okosdinos COUSSA, Évêque d'Alexandrie des Arméniens (EGYPTE)


Prière
“Nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. Que dis je ? Nous nous glorifions encore des tribulations, sachant bien que la tribulation produit la constance, la constance une vertu éprouvée, la vertu éprouvée l'espérance. Et l'espérance ne déçoit point, parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné” (Rm 5, 2-5).
Très Saint-Père,
Béatitudes et Éminences,
Frères prêtres, moines, moniales et laïcs,
je traite dans mon intervention les numéros 120 à 123 qui parlent de l’espérance.
Soyez “dans la joie de l'espérance (votre espérance), patients dans la tribulation, assidus à la prière” (cf. Rm 12, 12).
Dans la joie de l’espérance, la patience dans la tribulation et l’assiduité dans la prière, nous partageons les expériences et la réflexion sur notre engagement à l’intérieur de nos Églises au niveau patrimonial, culturel, historique, théologique, liturgique et spirituel d’une manière distincte, engagement qui dérive de nos traditions liturgiques parce que nous sommes invités à faire de cette variété un moyen pour enrichir nos différentes sociétés et pour fortifier l’unité de l’Église du Christ et témoigner la foi, l’espérance et le salut.
En cette région du monde a marché Abraham, notre père dans la foi, et avec lui toute sa descendance. C’est en Abraham que tout chrétien est appelé à répondre à l’appel de Dieu et à s’abandonner à Lui pour cibler la véritable vie.
Sur cette terre, Dieu a réalisé le dessein de Son amour, Il a envoyé son Fils unique, Jésus le Nazaréen, pour sauver le monde et rassembler les hommes dispersés.
Dans le Christ, se sont réalisées toutes les promesses divines, remportant la victoire sur la mort et confirmant en nous l’espérance.

C’est donc de l’Orient que se sont levées les lumières de l’Évangile.
De l’Orient, s’est levée la renaissance de l’Évangélisation et de la mission.
C’est pourquoi de cette mission, nous avons appris à construire nos églises et nos couvents, nos maisons, nos écoles et nos institutions sur les hommes et sur le soleil et le vent.
Nous ne vivons pas dans des grottes ou des souterrains isolés pour que tout homme, quelque soit sa religion ou sa culture, voit clairement ce que nous faisons. Nos fenêtres sont grandes et faites d’un verre transparent “et la lumière luit dans les ténèbres” (Jn 1, 5).
Notre témoignage et notre communion se réalisent à travers cette tâche sur la terre où la Providence divine a voulu que nous vivions et que nous réalisions notre vocation, notre foi et notre mission.
Cette région est assujettie aux plus forts et grands dangers qui lui font face. Elle chancelle alors entre la guerre et la paix et en elle aussi on peut chercher une nouvelle forme de relations internationales plus respectueuse des droits de l’homme, des peuples et de leur liberté.
La convivialité l’emporte sur toutes les divergences pour se rencontrer les uns avec les autres, avec les musulmans et même avec les juifs.
Nous nous sentons parfois menacés par la peur, le désespoir et la persécution, et nous oublions que notre présence chrétienne est liée à la dimension de notre foi et à sa profondeur. Le défi fondamental pour nous est de nous réaliser en tant que témoins du Redemptoris hominis dans notre vie, par nos paroles et nos actes devant nos frères non chrétiens.
Ansi, nous nous demandons: quel sens a cet Orient si nous en sommes absents? Mon intervention est un message d’espérance adressé aux chrétiens afin qu’ils voient dans l’Orient la source d’espérance du Christ qui y est né, y a été crucifié et y est ressuscité.
L’arme du Christianisme n’est pas fabriquée dans les usines et ne sort pas de la terre afin de prendre une forme, une dimension ou une couleur quelconque.
L’arme du Christianisme est la charité. Elle consiste à jeter des ponts entre l’homme et son frère homme pour qu’il n’y ait ni proche et ni lointain. Et si l’homme peut découvrir cette arme, il se découvre lui-même et connaît donc sa position. Et quand il connaît, il aime, et quand il aime, il donne et quand il donne, il se rassure, et quand il se rassure, il se stabilise, et quand il se stabilise, il est exempt de tout vice et de tout fléau.
Notre espérance est de vivre en paix. Tendons alors nos mains aux musulmans et aux juifs avec une espérance chrétienne et une vie nouvelle. Disons aux juifs: cessez de tuer les innocents et n’oubliez pas ce que vous dit le Talmud: en chaque homme je vois Dieu.
Tendons la main à nos frères musulmans dans l’espérance d’une convivialité qui permette de construire une seule nation, une seule société régie par la charité, la fraternité, la compréhension et le dialogue.
L’Église annonce la charité et combat l’iniquité et le fanatisme. Elle propage l’éducation et ne travaille pas pour elle-même mais plutôt pour la Gloire de Dieu, le Suprême et confirme l’espérance.
Nous souhaitons, grâce à ce Synode, pourvoir arriver à réaliser le souhait qui est de ne pas arrêter le travail en faveur de l’espérance recherchée, et ce malgré les épreuves et les difficultés qui nous entourent, parce que le témoignage et la communion ne mûrissent que dans les calamités et les vicissitudes dont le fruit est la charité.

[00167-03.04] [IN107] [Texte original: arabe]







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