Intervention de Mgr Georges BAKAR, Archevêque titulaire de Pelusio des Grecs-Melkites,
Évêque auxiliaire et Protosyncelle d'Antioche des Grecs-Melkites pour l'Égypte et
le Soudan (ÉGYPTE)
L'éducation basée sur la liberté est une question capitale pour obtenir la coexistence
harmonieuse dans une société d’une pluralité de religions. Cette vie commune des
individus et des communautés exige sagesse et persévérance. Cela ne sera jamais
une réalité tant que tout être humain, jouissant de sa propre liberté, ne respecte
pas la liberté d'autrui. On doit accepter que notre propre liberté et la liberté de
notre prochain aillent de pair. La formation des générations futures doit donc
être centrée sur le respect des croyances et de la foi des autres, sans oublier le
respect des exigences justes de leur conscience. Cela est essentiel afin que le dialogue
soit constructif et le travail efficace. Notre effort sera alors communautaire, en
oeuvrant ensemble dans tout ce qui nous unit, tels que les principes moraux ainsi
que les valeurs humaines. Au niveau des principes et des valeurs humaines qui nous
sont communs, nous rappelons, entre autres, l'importance d'être responsables les uns
des autres. Nous insisterons sur la qualité de cette responsabilité individuelle et
communautaire, visant à la réalisation authentique de la grande famille humaine. Partant
de là, nous admettons la nécessité d'un nouveau discours religieux et humain, aussi
bien que d'un nouveau discours d'enseignement dans nos institutions éducatives appelant,
alors, à l'ouverture envers le prochain.
Toutes les religions oeuvrent en
vue de la réalisation de l' homme; leur but est de le conduire à la bonne voie de
la vertu et des nobles principes éthiques. Dans notre vie chrétienne, une seule
recommandation ordonne nos relations : celle de l' amour réciproque. Nous avons reçu
du Seigneur son commandement nouveau : “Comme je vous ai aimés, aimez vous les uns
les autres” (Jn 13,34). Nous oeuvrons, chez nous, à former les nouvelles générations
par le biais de nos écoles catholiques, qui atteignent le nombre significatif de 168
écoles, éparpillées tout au long de l'Égypte. À remarquer que ces institutions éducatives
sont ouvertes aussi bien aux chrétiens qu'aux musulmans. Ces écoles travaillent en
étant conscientes que soit le Christianisme soit l'Islam donnent l'équilibre à l'homme
dans sa foi et sa relation avec Dieu, dans la mesure où chacun est ouvert à l'autre.