2010-10-17 20:29:41

Intervention de M. Joseph Boutros FARAH, Président de "Caritas Internationalis" pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (M.O.N.A.) (LIBAN), auditeur


Au nom de Caritas, je remercie de m’avoir invité à participer à ce Synode. Je vois dans cette invitation une expression éloquente de la confiance et de l’estime que le Successeur de Pierre a pour l’action pastorale et sociale de Caritas, appelée par l’Église à remplir cette tâche. Nous espérons que Caritas, qui oeuvre de manière efficace dans tous les pays du Moyen-Orient, pourra renforcer son action, la rendre plus efficace et la développer en s’inspirant de la Doctrine sociale de l’Église, à travers l’interaction, la coordination et la coopération de tous ses membres dans le monde et avec toutes les institutions ecclésiales. La nouvelle évangélisation pourra ainsi se réaliser par l’action, le bon exemple et le témoignage afin d’établir le droit, la justice et la paix dans tous les États de la région, pour ses peuples et ses personnes.

C’est avec un sentiment de responsabilité, d’humilité et de sincérité que Caritas remplit cette tâche et constate que l’émigration des chrétiens et leur diminution en nombre dans les pays du Moyen-Orient est due à:
1. La situation de conflit et de guerre qui règne dans la région depuis des dizaines d’années, notamment en Palestine et en Terre Sainte. Il s’agit d’une situation qui prend toujours un visage religieux et confessionnel et incite les fanatismes, ce qui fait que les chrétiens de tous les pays de la région sont menacés, préoccupés pour leur sécurité, et inquiets pour leur avenir et leur croyance.
2. La situation d’isolement qui touche les chrétiens, sincèrement angoissés pour leur être, aux niveaux personnel et collectif, qui les empêche de produire, de se relever et de se développer et qui détériore leur situation économique et sociale et les pousse à émigrer.
Ces deux causes pourraient être traitées à travers une action sérieuse, menée aux niveaux international et local, visant la paix entre les Israéliens, les Palestiniens et les Arabes, et en soutenant les efforts de la société civile, au niveau international, visant à établir un dialogue entre les cultures et les civilisations et à faire entendre la voix de la réconciliation.
L’Église universelle peut contribuer à ces efforts qui émanent à l’origine de la Doctrine de la foi.
Parallèlement à cette action en faveur de la paix, il est indispensable que s’établisse un chantier de développement à deux niveaux économique et social pour les personnes et les communautés chrétiennes, qui soit en harmonie, sur le plan intellectuel et sur le plan pratique, avec les organisations de la société civile concernée, un chantier qui soit dirigé par l’Église universelle et locale en coordination pratique et complémentaire entre toutes leurs institutions relatives à l’éducation, à la santé, aux affaires sociales et au développement pour raviver l’espérance du citoyen et de la communauté en un présent et un avenir sûr et sain qui puisse satisfaire leurs ambitions.
Caritas s’engage à oeuvrer sur le terrain en tant qu’organisme pastoral et social de l’Église, animée par l’amour et guidée par les orientations et les enseignements de l’Église. Ses agents et ses bénévoles, agissant par milliers dans la région du Moyen-Orient et par des dizaines de milliers dans le monde entier, appliquent une méthode basée sur la culture de la solidarité, de la communion et du “dialogue des actions”, afin de rétablir la réconciliation et la paix, de renforcer le développement et de faire régner la justice sociale pour tous les citoyens, surtout les chrétiens, et afin que la région du Moyen-Orient retrouve son ancien modèle basé sur la fraternité et l’entente, et que les chrétiens demeurent dans leur patrie des messagers de leur culture, de leurs valeurs, de leur civilisation et de leur croyance.

[00130-03.02] [UD013] [Texte original: arabe]







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