2010-10-17 20:29:19

Intervention de M. Anton R. ASFAR, Membre du Conseil de l'Exarchat patriarcal des Syro-catholiques de Jérusalem (ISRAËL), auditeur


Être un chrétien qui vit en Terre Sainte est un grand honneur, une vocation et un témoignage de la présence du Christ pour tout chrétien. Dieu nous a accordé cette grande grâce de vivre en Terre Sainte; elle implique une grande sagesse qui pour certains est évidente, alors que d’autres ne peuvent la comprendre ni l’interpréter. Nous, chrétiens de Terre Sainte, nous vivons dans une ambiance qui ne peut être assurée dans aucun autre pays du monde. C’est une ambiance faite de pluralisme religieux, d’une part les chrétiens, les musulmans et les juifs, de l’autre les arabes et les israéliens. Celui qui dit que nous ne pouvons pas vivre ou cohabiter dans cette ambiance, qu’il abandonne cette terre, car il ne mérite pas d’être un témoin du Christ. Oui, nous pouvons vivre dans cet espace sacré de la terre, car là où il y a la souffrance, il y a la vie et il y a le témoignage. Comme l’un des Pères a dit un jour, nous nous trouvons dans un laboratoire de la convivialité, si nous parviendrons, le monde entier y parviendra.
La jeunesse chrétienne en Terre Sainte est une jeunesse capable de bâtir efficacement la société, mais elle a besoin d’un soutien continu et permanent de l’Église locale et universelle. Les jeunes chrétiens en Terre Sainte apprécient hautement ce que l’Église fait pour soutenir son existence et son appartenance à cette terre.

L’Église catholique en Terre Sainte a agi et agira toujours pour alléger la souffrance des chrétiens en Terre Sainte en leur assurant en même temps des institutions dans les domaines de l’éducation, de la santé, ainsi que de la pastorale, des logements et des programmes de développement. Or, malgré toute son efficacité, tous ses programmes et projets visant à confirmer les chrétiens en Terre Sainte, l’Église n’a pas les ressources suffisantes pour pouvoir changer la réalité que les autorités israéliennes imposent afin de modifier l’aspect de la terre, surtout à Jérusalem. Je remercie ici son Éminence le cardinal Folley pour avoir pris conscience de cette question et pour l’attention qu’il y consacre. Dans son bref discours, il y fait allusion: “Les infrastructures contrôlées par les Israéliens rendent cela difficile”. Les terrains dans la région de Jérusalem sont très réduits et beaucoup sont menacés d’expropriation ou de vente, mais l’Église n’a pas les moyens pour acheter ces terrains qu’on lui offre tous les jours. Ceci diminue les occasions d’assurer aux futures générations la possibilité d’habiter et de confirmer leur présence à Jérusalem. Tout le monde apprécie hautement ce que le Patriarcat latin et la Custodie de Terre Sainte font en ce sens afin de conserver son identité sacrée, et ce que d’autres Églises ont fait, mais les chiffres parlent d’une grande demande de logements à Jérusalem de la part des chrétiens. Ceci décourage nos jeunes et accroît leurs charges, surtout économiques, en les poussant ainsi à avoir moins d’enfants. En effet, ces derniers temps on constate une diminution du nombre d’enfants dans les familles chrétiennes.
Excellences, voici quelques souhaits:
1. Créer une caisse pour la Terre Sainte qui s’appellerait Caisse pour le soutien de la présence chrétienne en Terre Sainte, qui serait mise à la disposition du Conseil des Évêques catholiques en Terre Sainte, et qui comporterait des mécanismes particuliers afin d’atteindre les objectifs suivants:
a) l’achat d’un plus grand nombre de terrains dans la région de Jérusalem, en particulier, et de Béthléem en général, à cause du cachet sacré des deux lieux et de la nécessité d’y sauvegarder la présence chrétienne
b) encourager les jeunes à se marier en leur assurant un premier soutien pour former une famille chrétienne
c) assurer le plus grand nombre possible de logements.
2. Afin de réduire le poids économique qui pèse sur les croyants dans les deux régions de Jérusalem et de Béthléem, faire en sorte que tous les habitants chrétiens de ces deux régions soient exonérés des frais scolaires et universitaires, ce qui renforcerait leur présence dans la région et les encouragerait à avoir plus d’enfants.
Je remercie Sa Sainteté le Pape de m’avoir convoqué à ce Synode vivant et vital pour notre région et je remercie tous ceux qui le constituent.

[00156-03.03] [UD018] [Texte original: arabe]







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