2010-10-16 12:59:42

Intervention de Mgr Paul Nabil EL-SAYAH, Archevêque d'Haïfa et de Terre Sainte des Maronites, Exarque patriarcal du Patriarcat d'Antioche des Maronites (ISRAËL)


La question oecuménique au Moyen-Orient en général, et en Terre Sainte en particulier, est devenue l’un des défis les plus importants pour l’Église depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui. Nous avons 13 Églises principales à Jérusalem, avec des traditions et des mémoires qui sont plus endurcies que partout ailleurs dans le monde, et des frontières physiques et psychologiques clairement dessinées. Le scandale de nos divisions est souvent transmis en direct au monde entier par les moyens de communication, spécialement lorsque les conflits éclatent près du Saint-Sépulcre le Vendredi Saint ou de l’église de la Nativité le matin de Noël, sous l’oeil des médias internationaux.
En accord avec les objectifs du Synode, je traiterai le sujet en abordant trois points:
1) Notre identité en tant que chrétiens sera toujours déficitaire tant que nous ne nous efforcerons pas de poursuivre sérieusement l’agenda oecuménique.
2) La communion au sein de chacune de nos Églises et entre elles est une condition sine qua non pour rencontrer nos Églises soeurs et les autres communautés chrétiennes et pour cultiver un authentique esprit oecuménique.
3) Le témoignage ne peut être véritablement authentique sans que nos Églises soient ensemble et travaillent ensemble. Relever le défi oecuménique n’est pas pour nous une option mais une nécessité absolue.
En conclusion, j’ai trois suggestions:

1) Je souhaite exhorter nos Églises à faire le nécessaire afin de sauver le Conseil des Églises du Moyen-Orient qui semble être sur le bord de l’effondrement. Il s’agit de la seule structure qui rassemble l’ensemble de nos Églises. Sa disparition constituerait une grande perte pour la cause oecuménique.
2) Il faut donner à l’agenda oecuménique une plus grande importance au niveau local selon les circonstances de chaque Diocèse, paroisse ou communauté.
3) Les institutions et les organisations sont importantes mais, si nous ne cultivons pas l’esprit oecuménique au sein de notre peuple, ainsi que nous venons de le décrire, ces institutions et ces organisations resteront lettre morte. La formation oecuménique constitue une obligation à tous les niveaux et en particulier dans les séminaires et les maisons de formation.
Enfin, je suis absolument convaincu que tenter d’affronter le défi oecuménique constituera l’un des critères selon lesquels sera évalué la réussite ou l’échec de ce Synode. Être ensemble et travailler ensemble en tant qu’Églises est une condition vitale pour une présence chrétienne effective en Terre Sainte et dans l’ensemble du Moyen-Orient.

[00103-03.03] [IN079] [Texte original: anglais]







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