2010-10-16 12:58:55

Intervention de Mgr Paul DAHDAH, Archevêque titulaire d'Are de Numidie, Vicaire apostolique de Beyrouth des Latins (LIBAN)


Dans le texte de l'Instrumentum laboris, les fondements théologiques, trinitaires, christologiques et ecclésiologiques de la communion ecclésiale sont clairement exprimés. Ils sont la base de la vie sacramentelle et de l'engagement des baptisés dans les activités nécessaires à la croissance de l'Église dans la fidélité et la sainteté et au développement des oeuvres de service et de témoignage au sein de la société des hommes. Ils sont aussi la référence de la législation qui gère les relations entre les membres des Églises, hiérarchie et fidèles, entre les Églises catholiques et avec les Églises soeurs.
Le texte mentionne les organismes ecclésiaux déjà mis en place pour favoriser et développer la communion entre les Églises orientales catholiques au niveau global, puis au niveau des Patriarcats et enfin des Éparchies. Il relève le rôle primordial du Patriarche puis de l'Évêque pour favoriser la communion, la cohésion, l'unité dans la diversité. Le texte ne manque pas de souligner la " lourde responsabilité spirituelle et morale" des ministres du Christ et des personnes consacrées (n 58).
Apparemment, tout est dit, tout est clair; mais le texte suggère que la réalité est loin de l'idéal ainsi présenté et qu'il y a encore beaucoup à faire pour réaliser la communion. L'organigramme des institutions ecclésiales et la législation qui règle ces structures semblent parfaits, mais cette belle machine fonctionne t elle? Au n 55 nous relevons: "pour promouvoir l'unité dans la diversité, il faut dépasser le confessionnalisme dans ce qu'il peut avoir d'étroit ou d'exagéré, encourager l'esprit de coopération entre les différentes communautés, coordonner l'activité pastorale et stimuler l'émulation spirituelle et non la rivalité". Ailleurs (n 58) on lit "beaucoup de fidèles souhaitent de la part du clergé et des religieux une plus grande simplicité de vie, un réel détachement par rapport à l'argent et aux commodités du monde, une pratique rayonnante de la chasteté et une pureté de moeurs transparente".
Le texte nous paraît lénifiant et timide; mais on lit une claire dénonciation des méfaits du confessionnalisme et du cléricalisme, des mesquineries, de l'appétit du gain, de la recherche du pouvoir, du confort et des titres de membres du clergé et de religieux et religieuses qui se comportent sans complexe en fonctionnaires et en notables. Ces comportements ne peuvent qu'entraîner le scandale, la désintégration de la communion, la désaffection et la contestation de l'Église et de la religion chrétienne, et faire le lit des sectes de tout genre.

Dans plusieurs situations pastorales particulières, les fidèles font face à des attitudes problématiques du clergé qui concernent concrètement la communion ecclésiale:
- La pratique dominicale dans l'église la plus proche, quelle que soit cette proximité (locale, affective, linguistique ou autre);
- La célébration du mariage dans l'Église de l'épouse et non dans celle du mari;
- La catéchèse et la première communion dans une autre paroisse que la paroisse ordinaire, question de langue et de culture,
- Le passage d'un fidèle à une autre Église catholique
- Les tarifs parfois exorbitants exigés pour les sacrements (baptêmes, mariages, etc.)
Dans ces situations et d'autres, le clergé et les religieux manifestent souvent qu'ils n'ont pas compris ce qu'est la "communion ecclésiale".

[00133-03.02] [IN095] [Texte original: français]







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