Rapport de Mgr John Atcherley DEW, Président de la "Federation of Catholic Bishops'
Conferences of Oceania" (F.C.B.C.O.), pour l’Océanie
Géographiquement, l’Océanie ne pourrait pas être plus éloignée du Moyen-Orient, et
pourtant les liens entre nos deux régions sont forts. Je représente la Fédération
des Évêques catholiques d’Océanie: l’Australie (32 diocèses), la Papouasie-Nouvelle-Guinée
(22), la Nouvelle-Zélande (6), la Conférence Épiscopale du Pacifique regroupant 17
diocèses et territoires ecclésiastiques. Dans son ensemble, une communauté diversifiée
et éparpillée d’environ 6 millions de Catholiques, des petites “îles d’humanité” (Radcliffe)
dans l’immensité de l’Océan Pacifique qui recouvre un tiers de la surface du monde. En
novembre 1998, tous les évêques d’Océanie se sont réunis ici pour le Synode sur l’Océanie.
Nous avons dû relever le défi afin de “suivre le chemin de Jésus Christ, proclamer
sa vérité et vivre sa vie”. Il s’agit d’une communio de foi et de charité qui
nous lie avec les Églises du Moyen-Orient; nous avons été conduits à apprécier la
riche diversité que les membres de ces Églises apportent à l’Océanie. Nous reconnaissons
leur vulnérabilité par le fait de vivre comme des Églises minoritaires, et nous avons
“le souci d’apprécier, de comprendre et de promouvoir les traditions, la liturgie,
la discipline et la théologie des Églises orientales catholiques.” (EIO 12) Hormis
les 5 millions de Catholiques australiens, il y a un petit nombre de Catholiques,
toutefois significatif, qui appartiennent aux Églises catholiques d’Orient. En Australie,
les deux plus grandes Églises catholiques orientales sont les Maronites et les Melkites,
chacune d’elle étant organisée en diocèse (éparchie), avec un évêque (éparque) qui
est membre de la Conférence épiscopale d’Australie et qui vient de temps en temps
à la réunion de la Conférence de Nouvelle-Zélande. De la même façon que ces Églises
catholiques d’Orient, il y a également les Églises catholiques Chaldéenne, Syrienne,
Syro-Malabare et Copte. Les Éparchies maronite, melkite et chaldéenne s’étendent
jusqu’en Nouvelle-Zélande, offrant également des services pastoraux et liturgiques
à leurs communautés. Le vaste Moyen-Orient est présent en Océanie à travers les
migrants et les réfugiés qui ont construit leurs maisons dans la région: les zones
de peuplement des Juifs européens des premiers jours en Australie et en Nouvelle-Zélande,
et aussi bien les réfugiés d’Allemagne des années 1930, et des survivants de la Shoah;
les Libanais, les Palestiniens et les Égyptiens; les Irakiens, aussi bien chrétiens
que musulmans, et encore plus récemment, les réfugiés kurdes en provenance d’Iraq,
d’Iran et de Turquie. Nos liens historiques sont profondément marqués par la guerre
et la paix. - Les troupes d’Australie et de Nouvelle-Zélande (ANZACS) se sont entraînées
en Égypte durant les premières années de la Grande Guerre (1914-1918); malheureusement,
la génération suivante fut à nouveau de retour dans le désert d’Égypte dans les années
1940 de la seconde guerre mondiale. - Les forces fidjiennes de maintien de la paix
ont servi sous les Nations Unies aussi bien au Liban qu’au Sinaï. Ces liens sont
cimentés aujourd’hui à travers la présence de nombreux pèlerins d’Océanie qui visitent
la Terre Sainte; à travers la nouvelle implantation de réfugiés, les programmes d’aide
au développement de la part de “Caritas Internationalis”, la présence d’ordres
religieux internationaux qui se consacrent au travail d’éducation ou le soutien aux
lieux saints. Réponses au Document de travail Il y a deux thèmes du Document
de travail face auxquels je voudrais réagir à partir des expériences de l’Océanie: 1.
La communion et le témoignage. Le Document de travail a d’une nouvelle manière soumis
à notre attention, les défis auxquels doivent faire face les Chrétiens au Moyen-Orient:
la complexité des conflits politiques, les questions de la liberté de conscience et
de religion, la vie quotidienne en tant que minorité dans des communautés majoritairement
islamiques ou juives, ainsi que le constant mouvement des populations par l’émigration
et l’immigration. Nous sommes éloignés, mais nous sommes conscients que nous sommes
liés à tous les Chrétiens du Moyen-Orient par le baptême identique, la tradition ecclésiale,
la foi en Jésus-Christ et l’engagement à sa mission. Nous voudrions assurer nos frères
et soeurs du Moyen-Orient que nous apprécions cette communion et que, vu qu’ils souffrent,
nous nous engageons à nous faire solidaires, et nous les soutiendrons par la prière
et par une assistance pratique dans les défis auxquels ils font face quotidiennement. 2.
Un engagement pour des relations dans la foi Les Églises en Océanie sont des novices
dans ce domaine; nous avons bien plus à apprendre de l’engagement permanent des Églises
du Moyen-Orient envers le dialogue avec les fois abrahamiques. Nous reconnaissons
la complexité du contexte historique et culturel dans lequel ce dialogue est accompli
avec les signes d’espérance du processus de paix, ainsi que les pas en arrière en
raison de l’incompréhension, la persécution et la trahison. L’introduction du Document
de travail parle de la nécessité des Chrétiens de bien connaître leurs voisins juifs
et musulmans s’ils veulent collaborer avec eux dans les domaines de la religion, de
l’interaction sociale et de la culture, pour le bien de la société. Ces efforts ont
été entrepris en Australie et en Nouvelle-Zélande en se rappelant l’exigence que la
religion devienne la base de la paix et qu’il y est une promotion des valeurs spirituelles
et matérielles des peuples