Tous les articles sur la seconde journée du voyage apostolique
Le père Lombardi dresse un bilan positif de cette première partie de voyage
Alors
que le voyage apostolique de Benoît XVI se poursuit au Royaume-Uni, avec comme point
d'orgue la béatification du Cardinal John-Henry Newman ce dimanche à Birmingham, le
père Lombardi donne son sentiment sur les premiers jours de ce voyage et sur la tranquilité
qui caractérise le Pape. Benoît
XVI exprime sa "profonde affliction" pour les victimes d'abus sexuels
Le
voyage de Benoît XVI en Grande-Bretagne se poursuit, avec une seconde journée à Londres.
Le Pape a rencontré ce matin les responsables politiques britanniques, à commencer
par le premier ministre David Cameron et le vice-premier ministre Nick Clegg, mais
aussi l’opposition travailliste. Benoît XVI s'est ensuite rendu à la cathédrale
de Westminster, au cœur de la capitale britannique, pour la messe. À l'issue de la
célébration, le Pape est sorti sur le parvis de la cathédrale où des centaines de
jeunes l'attendaient. Durant la célébration, Benoît XVI a exprimé son affliction
concernant les crimes sexuels perpétrés par des prêtres. Marie Duhamel, notre envoyée
spéciale à Londres, revient sur cette homélie et sur la célébration.
Le Saint-Père
a ensuite rencontré des victimes d'abus sexuel, à la nonciature apostolique, à Londres.
Voici la traduction du communiqué officiel :
Le samedi 18 septembre 2010,
à la nonciature apostolique de Londres, le Saint Père a rencontré un groupe de personnes
victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé. Le Saint Père s’est ému
en écoutant les récits des victimes et a exprimé sa douleur et sa honte pour leur
souffrance et celle de leurs familles. Il a prié avec eux et les a assuré que l’Église
catholique, alors qu’elle continue à mettre en œuvre des mesures efficaces pour protéger
les jeunes, fait tout son possible pour vérifier les accusations, pour collaborer
avec les autorités civiles et pour remettre à la justice les prêtres et les religieux
accusés de ces graves crimes. Comme lors d’autres occasions, il a prié afin que
les victimes d’abus puissent connaître la guérison et la réconciliation et qu’elles
parviennent à surmonter leur propre angoisse du passé et du présent avec sérénité
et une espérance nouvelle pour le futur. Après cette rencontre, le Saint Père s'est
adressé à un groupe de professionnels bénévoles qui se consacrent à la protection
des enfants et des jeunes dans un environnement ecclésiastique.
En fin d'après-midi,
le Pape a également rencontré un groupe de professionnels bénévoles œuvrant dans l’environnement
ecclésiastique à la protection des enfants. Ci-dessous le message du Pape à cette
occasion :
Chers amis,
Je suis heureux d’avoir cette opportunité de
vous saluer, vous qui représentez les nombreux professionnels et bénévoles responsables
de la protection de l’enfance dans les milieux ecclésiaux. L’Église a une longue tradition
d’éducation des enfants, depuis leurs premières années jusqu’à l’âge adulte, à l’exemple
du Christ, qui bénissait avec tendresse les enfants qu’on lui présentait, et qui enseignait
à ses disciples que c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume de Dieu (cf Mc
10, 13-16).
Par votre travail, accompli dans le cadre des recommandations données
en tout premier lieu dans le Rapport Nolan d’abord, puis dans la Commission Cumberlege,
vous avez apporté une contribution essentielle à la promotion d’environnements sûrs
pour les jeunes. Vous aidez à assurer l’efficacité des mesures préventives mises en
place, en veillant à ce qu’elles soient appliquées sans défaillance et à ce que tout
cas d’abus soit traité rapidement et selon la justice. De la part des nombreux enfants
au service desquels vous êtes, et de leurs parents, permettez-moi de vous remercier
pour le bon travail que vous avez réalisé dans ce domaine et que vous poursuivez encore.
Il
est à déplorer que, en contradiction totale avec la longue tradition de l'Église d’éducation
et de protection de l’enfance, des enfants aient pu être victimes d’abus et de mauvais
traitements de la part de certains prêtres et religieux. Nous avons tous acquis aujourd’hui
une conscience beaucoup plus vive de la nécessité de protéger les enfants, et vous
représentez une part importante dans les nombreuses réponses apportées par l'Église
à ce problème.
S’il ne peut y avoir aucune complaisance à cet égard, il faudrait
toutefois reconnaître, en les lui comptant comme crédit, les efforts que l’Église
a déployé dans ce pays et ailleurs, en particulier ces dix dernières années, pour
garantir la sécurité des enfants et des jeunes et pour leur manifester le plus grand
respect tout au long de leur croissance. Je prie pour que le service que vous rendez
avec générosité aide à susciter, dans un climat de confiance renouvelée, un engagement
déterminé en faveur du bien des enfants qui sont un don très précieux de Dieu.
Que
le Seigneur fasse porter du fruit à votre travail et qu’il répande sur vous toutes
ses bénédictions.
Benoît XVI et Rowan Williams rappellent l'importance
de la foi face aux défis de la société actuelle
Pour la première fois ce
vendredi, un Pape a été accueilli au palais londonien de Lambeth, la résidence du
chef spirituel de l’Église d’Angleterre, Rowan Williams. Une visite placée sous le
signe de la fraternité, près de cinq siècles après la rupture de 1533. En 1982, la
rencontre entre Jean-Paul II et le docteur Robert Runcie s’était déroulée dans la
cathédrale de Canterbury. Avec douceur et franchise, Benoît XVI a clairement laissé
entendre, dans son discours, qu’il n’était pas venu pour évoquer les difficultés passées
et actuelles, mais au contraire pour renforcer l’amitié réciproque, car la culture
ambiante exige que les chrétiens unissent leurs forces. Un avis largement partagé
par le chef spirituel des anglicans. Regard
sur l'événement avec Marie Duhamel, notre envoyée spéciale sur place
Le palais
de Lambeth, résidence officielle des archevêques de Canterbury, s’élève sur la rive
Sud de la Tamise, vis-à-vis de Westminster. Benoît XVI a été le premier Pape à franchir
ses portes. Sa rencontre avec Rowan Williams, en présence de plusieurs évêques anglicans
et catholiques et d’un groupe de conseillers œcuméniques, s’est déroulée dans la très
ancienne bibliothèque qui contient l’essentiel des archives de l’Église d’Angleterre.
Les deux hommes s’étaient déjà rencontrés à deux reprises en 2006 et en 2009. Ce vendredi,
ils ont prié ensemble pour le don de l’unité entre les disciples du Christ. Tout en
reconnaissant que des obstacles subsistent sur le chemin de la pleine unité, ils ont
montré leur totale convergence sur la nécessité d’unir leurs forces face aux défis
de la société actuelle. Car le monde semble souvent au bord de l’éclatement, comme
l’a rappelé Benoît XVI. Selon le Pape, la culture ambiante s’éloigne toujours davantage
de ses racines chrétiennes, en dépit d’une faim profonde de nourriture spirituelle,
tandis que Rowan Williams déplorait, sur le même ton, un environnement culturel qui
tend à présenter la foi chrétienne comme un obstacle à la liberté et comme un scandale
pour l’intelligence. Tout en encourageant les contacts avec les autres religions dans
une société qui devient chaque jour davantage multiculturelle, le Pape a tenu à préciser
que les chrétiens ne devaient jamais hésiter à proclamer leur foi dans l’unique salut
qui vient du Christ. L’Église, a-t-il dit, est appelée à être compréhensive, jamais
toutefois au détriment de la vérité chrétienne.
Marie Duhamel a recueilli,
à Londres, la réaction de l'évêque anglican de Guildford, le révérend Christopher
Hill. Il revient sur le symbole fort de cette rencontre entre catholiques et anglicans.
Voici
le communiqué commun concernant la rencontre entre le Saint-Père et l’archevêque de
Cantorbéry:
Vendredi 17 septembre, le palais de Lambeth
Cinquante
ans après la première rencontre de l’histoire moderne entre un Pape et un archevêque
de Cantorbéry - celle du Pape Jean XXIII et de l’archevêque Geoffrey Fisher, en décembre
1960 - le pape Benoît XVI a accompli une visite fraternelle à l’archevêque Rowan Williams.
Lors
de la première partie de cette rencontre, ils se sont tous les deux adressés aux évêques
anglicans et catholiques des diocèses d’Angleterre, d’Ecosse et du Pays de Galles,
dans le Grand Hall de la bibliothèque de l’archevêché, avant de se déplacer pour une
rencontre privée.
Lors de leur conversation privée, ils ont évoqué plusieurs
des sujets d’intérêt commun pour les Anglicans et les Catholiques romains. Ils ont
affirmé le besoin de proclamer le message de l’évangile de salvation en Jésus-Christ,
à la fois de manière raisonnée et convaincante dans le contexte contemporain de profonde
transformation culturelle et sociale, et par le biais de vies de sainteté et de transparence
à dieu. Ils sont tombés d’accord sur l’importance d’améliorer les relations œcuméniques
et de poursuivre le dialogue théologique face aux nouveaux défis pour l’unité au sein
de la communauté chrétienne et au-delà d’elle.
Le Saint-Père et l’archevêque
ont réaffirmé l’importance de poursuivre le dialogue théologique sur la notion d’Église
comme communion locale et universelle. Ils ont rappelé également l’importance des
implications de ce concept pour le discernement de l’enseignement éthique.
Ils
ont réfléchi ensemble sur la situation sérieuse et difficile des Chrétiens au Moyen-Orient.
Ils ont aussi appelé tous les Chrétiens à prier pour leurs frères et sœurs et à soutenir
leurs témoignages continus de paix en Terre Sainte. A la lumière de leurs récentes
interventions publiques, ils ont aussi parlé du besoin de promouvoir un engagement
courageux et généreux dans les domaines de la justice et de la paix, en particulier
dans celui des besoins des pauvres, tout en exhortant la communauté internationale
à combattre la faim et la maladie.
A la fin de leur rencontre ils ont fait
ensemble le déplacement au palais de Westminster. Ils présideront ce soir la célébration
œcuménique à l’Abbaye de Westminster. La communauté catholique trouve
progressivement sa place en Angleterre
Mariste irlandais, le père Paul
Walsh est depuis 18 ans le recteur de Notre Dame de France; la petite église des francophones
à Londres, située dans un quartier populaire et très animé, entourée de pubs, cinémas,
théâtres, restaurants. Au micro de Marie Duhamel, il raconte son travail quotidien
et la vie de sa paroisse. Si les catholiques sont minoritaires, ils font néanmoins
preuve de dynamisme et de créativité tout et travaillent pour se faire connaître,
reconnaître et respecter en se mettant au service de la société dans son ensemble.
Benoît
XVI renconte les dignitaires des autres religions
Suite à la rencontre
du monde éducatif et toujours à l’université Sainte Marie, le Pape a rencontré les
leaders des autres confessions chrétiennes et des principales religions présentes
au Royaume-Uni : juifs, musulmans, hindous et sikh étaient présents. Benoît XVI a
demandé à cette occasion la fin des persécutions religieuses dans le monde, la réciprocité
et la liberté en matière de conversion, une question particulièrement sensible dans
les pays musulmans. Le dialogue doit se fonder sur le respect et sur la liberté a-t-il
averti. Marie Duhamel, notre envoyée spéciale à Londres.
Le Pape
à la rencontre du monde éducatif catholique
La seconde journée de la visite
apostolique au Royaume-Uni de Benoît XVI a débuté par une rencontre avec le monde
de l'éducation catholique anglais. À Londres, de nombreux jeunes et professeurs étaient
réunis au St Mary's University College de Twickenham pour écouter le discours du Pape.
Marie Duhamel s'arrête sur cette rencontre.
Difficile
d’être catholique en Angleterre
La visite de Benoît XVI en Grande-Bretagne
est historique. Le chef de l’Église catholique va en effet à la rencontre d’un pays
dont la population est largement anglicane depuis le schisme du XVIe siècle. Longtemps,
les relations entre les deux communautés ont été difficiles, empreintes de méfiance
mutuelle. Si aujourd’hui, la situation a évolué, les rapports ne sont pas encore apaisés
comme en témoigne Blandine, une Française qui vit à Londres depuis quarante ans et
qui est bénévole à la cathédrale de Westminster depuis sept ans. Propos recueillis
par Marie Duhamel.