2010-09-17 19:59:38

Plaidoyer du Pape en faveur de la place de la religion dans la vie publique


Le Pape s'est adressé, ce vendredi soir, à Londres, aux députés et Lords au palais de Westminster, le Parlement britannique, devant un parterre de représentants de la société civile, du monde académique, culturel, économique et en présence du corps diplomatique. Son discours au peuple britannique et à ses représentants était consacré à un thème qui lui est cher : la place légitime de la religion dans la vie politique.
En guise de préambule, Benoît XVI n’a pas hésité à évoquer le cas de saint Thomas More, chancelier d’Henri VIII, condamné à mort en raison de son refus de reconnaître l'autorité religieuse que le roi s'était arrogée. Thomas More préféra suivre sa conscience, parce qu’il avait choisi de servir Dieu avant tout.
Le Pape a reconnu que la Grande-Bretagne apparait comme une démocratie pluraliste qui attache une grande valeur aux libertés et à la primauté du droit. Et pourtant, les questions fondamentales, qui étaient en jeu dans le procès de Thomas More, continuent à se présenter. Aujourd’hui le véritable défi pour la démocratie c’est la fragilité des principes moraux déterminés par le simple consensus social. La récente crise financière mondiale est un exemple des conséquences que peut avoir l’absence de fondements éthiques solides. C’est là qu’intervient la religion, dont le rôle n’est pas tant de fournir des normes mais d’aider à purifier la raison. La religion - a martelé le Pape - n’est pas un problème que les législateurs doivent résoudre ; elle est une contribution vitale au dialogue national.
Benoît XVI a alors manifesté sa préoccupation devant la marginalisation croissante de la religion, particulièrement du christianisme, même dans des nations qui mettent fortement l’accent sur la tolérance. Alors qu’ils prétendent abolir les discriminations, certains - a-t-il regretté - en arrivent à soutenir, paradoxalement, que les chrétiens qui ont des fonctions publiques devraient être obligés dans certains cas d’agir contre leur conscience.
Le Pape a mentionné les nombreux domaines où l’Église et les autorités civiles peuvent travailler ensemble. Evoquant en particulier l’aide au développement, il a déploré les lenteurs constatées alors que les gouvernements ont récemment prouvé qu’ils étaient capables de trouver d’énormes ressources lorsqu’il s’agit de venir au secours d’institutions financières retenues comme « trop importantes pour être vouées à l’échec ».

Ecoutez l'éclairage de Romilda Ferrauto RealAudioMP3








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