Benoît XVI reçoit l'ambassadeur d'Allemagne : il n’y a pas de vie indigne d'être vécue
Aucune vie n’est indigne d’être vécue. Benoît XVI l’a affirmé ce lundi matin en recevant,
dans la résidence de Castelgandolfo, le nouvel ambassadeur d’Allemagne près le Saint-Siège,
Walter Jurgen Schmid, venu lui présenter ses lettres de créance. Evoquant la béatification
dimanche prochain à Munster d’un prêtre tué sous le régime nazi, le Pape a développé
une longue réflexion sur les dangers qui découlent du refus de Dieu dans la société
occidentale actuelle.
Dans les heures sombres de la terreur nazie, des chrétiens,
catholiques et protestants, ont donné leur vie pour défendre le droit d’exercer librement
leur propre foi, la liberté d’expression, la paix et la dignité humaine. Aujourd’hui
les Allemands vivent dans une société libre et démocratique mais on peut se demander
s’il y a encore des chrétiens capables de défendre leur foi sans céder aux compromis.
C’est le constat amer exprimé par Benoît XVI devant l’ambassadeur d’Allemagne. Le
Saint-Père a voulu dire son inquiétude face aux nouvelles possibilités offertes par
la biotechnologie et la médecine, qui placent l’humanité dans des situations souvent
difficiles et dangereuses. S’il est impossible, pour le Pape, de refuser en bloc les
progrès de la science et de la technologie, la plus grande vigilance s’impose pour
vérifier jusqu’à quel point ces progrès peuvent réellement venir en aide à l’être
humain ou s’ils ne présentent pas au contraire des formes de manipulation de la dignité
et de l’intégrité humaine. Benoît XVI a averti que la distinction qui est déjà faite
dans le sein maternel entre vie digne et indigne d’être vécue finira par s’étendre
à d’autres phases de la vie, en particulier aux malades et aux personnes âgées. Fortement
ancré à la loi naturelle, le christianisme affirme que l’être humain a toujours la
priorité et que la vie humaine doit être protégée, en particulier quand elle est faible.
Un autre thème a été abordé par le Pape : les atteintes au mariage et à l’institution
familiale portées par certaines législations qui valorisent d’autres modèles et sèment
le trouble dans la société. Dans ce sombre tableau, Benoît XVI a fustigé les médias
disposés à tout, dans un contexte de concurrence de plus en plus forte, pour attirer
l’attention, y compris au détriment de la vérité.