Kenya: les Eglises saluent avec précaution les statistiques indiquant une progression
du christianisme
Chrétiens de nom, mais pas de pratique, selon certains responsables Nairobi, 7
septembre 2010 Les responsables des Eglises du Kenya ont salué avec précaution
les récentes statistiques établies suite au recensement de la population, selon lesquelles
ce pays d’Afrique de l’Est a connu une augmentation du nombre de chrétiens. "Cette
augmentation pourrait être le résultat d’un travail soutenu d’évangélisation, mais
nous nous préoccupons du fait qu’un grand nombre d’entre eux ne soient chrétiens que
de nom", a déclaré l’évêque anglican de Nyahururu, Charles Gaita, au correspondant
d’ENInews le 3 septembre. Selon les responsables chrétiens, une part importante
des personnes qui se définissent comme chrétiennes ne vont pas à l’église le dimanche
et leur mode de vie n’est pas conforme à la religion. "Les responsables d’Eglise
ne doivent pas se laisser berner par les chiffres. Ils doivent enseigner aux fidèles
comment faire grandir la foi dans leur cœur", a déclaré l’évêque Gaita. Le pasteur
Wellington Mutiso, secrétaire général de l’Alliance évangélique du Kenya, a averti
qu’une foi qui n’a de chrétienne que le nom "est une exterminatrice d’Eglise." "Je
pense que beaucoup de gens ont été répertoriés comme chrétiens pour des raisons d’identification
ou d’affiliation familiale. C’est aussi quelque chose de positif d’être considéré
comme chrétien", a souligné le pasteur Mutiso. Officiellement 82% de chrétiens
dans le pays Les résultats du recensement de 2009, publiés le 30 août, indiquent
que 31,8 millions des 38,6 millions d’habitants se désignent comme chrétiens, soit
82% de la population, alors que la proportion n’était que de 78% lors du dernier recensement,
en 1989. Les catholiques romains constituent la plus importante Eglise individuelle
en termes de membres, avec 9 millions de personnes. Les protestants rassemblent 18
millions de personnes, et les autres chrétiens sont au nombre de 4,5 millions. "Cette
croissance pourrait être attribuée au fait que les familles chrétiennes s’appliquent
à transmettre leur patrimoine religieux à leurs enfants. Il pourrait aussi s’agir
de personnes qui renoncent à d’autres religions", a affirmé le Père Maloba Wesoga,
de l’archidiocèse catholique de Nairobi. La population musulmane du Kenya s’établit
à 4,3 millions de personnes, tandis que les hindous sont au nombre de 53’393, indique
le journal Daily Nation. (apic/eni/js)