2010-09-03 11:18:59

Commentaire de l'Évangile du 23e dimanche ordinaire


Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile selon st Luc (14,25-33) de ce 23e dimanche ordinaire : la vraie sagesse, c'est de renoncer à tout pour le Christ.
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Le texte du commentaire :

«Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple».
Les paroles de Jésus nous semblent terribles à entendre, en ce vingt-troisième dimanche du temps ordinaire, tant leur radicalité bouscule notre manière de comprendre les choses. Et nous avons l’impression que tout en étant croyant, le statut de disciple s’éloigne de notre cœur.
Jésus est radical, devant cette foule. Il l’emploie même le terme de haïr, dans le texte, tant il tient à faire comprendre que le choix de Dieu ne tolère aucun compromis. La foule, devant lui, a suivi le thaumaturge, le guérisseur et sa relation avec Jésus est extérieure. Elle est attirée par son enseignement et ses miracles mais fait-elle le choix du Fils de Dieu comme Messie rédempteur ?
Alors Jésus les secoue. La relation à Dieu, au fond du cœur de chacun, ne peut être construite sur une méprise : aimer celui-ci comme un parent et donc ne se sentir concerné que par des devoirs d’entretiens de bonnes relations familiales. Tout comme le signifiait déjà l’Ancien Testament, la relation à Dieu implique un investissement de « tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit ». Mais placer cette relation dans l’ordre d’une parenté de sang a le désavantage de n’impliquer parfois que le côté affectif sans véritablement toucher l’existence et le sens fondamental de la vie.
Choisir Dieu ne se fait pas simplement sur un sentiment. Et comme poursuit Jésus, la construction de notre vie et notre relation avec Dieu nécessite de se préparer en connaissance de cause. Bâtir une tour ou partir en guerre ne s’improvise pas : la pérennité du projet tient à l’anticipation des responsabilités engagées. Cette foule est bien loin de tout cela, comme nous-mêmes, si notre relation à Dieu est de l’ordre du confort culturel : je crois parce que cela m’arrange ou je crois parce Dieu est ma vie ?
Voilà l’ultimatum de la foi dans la bouche de Jésus. Et il continue en en montrant toutes les conséquences pour que nous y adhérions en toute responsabilité et vérité.
«Sans me préférer…même à sa propre vie». Oserai-je mettre ma vie en jeu pour lui comme lui-même l’a mise en jeu pour moi ? La relation ne peut plus être de l’ordre du superficiel, elle va jusqu’à l’être. Mais ce n’est pas ma vie contre la tienne, mais ma vie avec la tienne, nous dit-il.
«Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi, ne peut pas être mon disciple»
Après l’émancipation d’une relation équivoque d’ordre affective avec Dieu, après l’émancipation de la considération de ma vie comme unique centre d’intérêt, il m’est demandé de vivre la croix…
Vivre sa croix : accepter les événements de ma vie comme le Christ l’a accompli. Cela peut nous paraître accepter tout sans broncher, mais il s’agit d’accepter ce que Dieu m’appelle à vivre et dont il donne le sens caché, dans les événements que la vie me fait subir. Lire avec Lui ce qu’il me dit, pour aller jusqu’au bout avec lui : c’est la plus grande des responsabilités car je corresponds à sa volonté et cela ne peut être vrai que si j’ai tout laissé entre ses mains.
«Celui qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple».
Nous voyons donc que le statut de disciple n’est pas loin ! L’attitude du cœur rend toutes ces étapes possibles, alors n’hésitons pas.








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