La politique : quelle bonne nouvelle ? Entretien avec Paul Valadier
La politique, une bonne nouvelle. Cette formule sonne plus que jamais comme provocatrice.
C’est pourtant autour de cette idée qu’une centaine de jeunes chrétiens, étudiants
et professionnels, de 20 à 35 ans sont réunis jusqu’à dimanche à La Baume, près d’Aix-en-Provence,
en France, pour échanger, débattre et se former à la politique. Fondée en 1996, "La
politique, une bonne nouvelle" est une association indépendante de tout parti politique.
Or, ces jours-ci, le contexte politique français est incandescent. Les récents
propos tenus par Alain Minc au sujet du Pape ont indigné de nombreuses personnes,
au-delà des cercles catholiques. L’économiste et écrivain, proche conseiller du président
Sarkozy, a affirmé sur France inter, que Benoît XVI, en tant qu'Allemand, donc "héritier"
de l'Histoire, n'avait pas le droit de critiquer implicitement la politique du gouvernement
français envers les Roms. La présidente du Parti chrétien démocrate, Christine Boutin,
a estimé qu'il avait insulté le Pape, les catholiques, les allemands et les Européens
et qu’il devrait présenter ses excuses. Le cardinal André Vingt-Trois a, quant à lui,
critiqué sur Europe 1 la surenchère verbale en France. Tout en reconnaissant qu’on
n’a pas vocation à accueillir tous les Roms, le président de la Conférence des évêques
déplore le climat malsain qui s’est développé dans la société. Il compte dire au ministre
de l’Intérieur, Brice Hortefeux, ce que les catholiques pensent et lui rappeler qu’il
y a un certain nombre de limites qu’il ne faut pas franchir Mais quelle mouche
a donc piqué le monde politique ? Assiste-t-on à une montée du populisme et de la
politique spectacle. Des questions que Marie-Leïla Coussa a posées à un des intervenants
qui animent la session de La Baume : le Père Paul Valadier, jésuite et philosophe
français, professeur émérite aux Facultés jésuites de Paris.