Le Président de l’Académie pontificale des Sciences est mort lundi soir à Rome. Le
physicien italien Nicola Cabibbo avait été hospitalisé dans l'après-midi pour des
problèmes respiratoires. Il était âgé de 75 ans. Principalement connu pour ses travaux
sur l’interaction faible, Nicola Cabibbo a donné une contribution majeure à la physique
moderne. Il avait arraché les secrets du monde infiniment petit. Sa renommée internationale,
Nicola Cabibbo l’avait conquise dès les années 60 grâce à ses travaux sur la physique
des particules élémentaires, les constituants fondamentaux de l’univers. Nicola Cabibbo
a été le premier à comprendre le mécanisme des quarks. Mais cette irrépressible curiosité
scientifique, qui le poussait à explorer les secrets de la matière, n’a jamais entamé
ses convictions religieuses. Profondément catholique, Nicola Cabibbo n’avait pas eu
peur d’aborder la question sensible du rapport entre science et foi, entre Ecriture
Sainte et connaissance scientifique. Il prônait le respect mutuel mais il estimait
qu’il ne fallait pas tout mélanger. La foi ne doit pas expliquer le monde mais annoncer
le salut – affirmait-il. Il était d’ailleurs intervenu auprès du Vatican pour demander
la révision du procès du dominicain Giordano Bruno, disciple de Copernic, condamné
par l’inquisition au XVI° siècle. Réputé pour ses intuitions, sa sérénité contagieuse,
Nicolas Cabibbo a apporté une contribution fondamentale à la physique moderne. Il
avait reçu récemment la prestigieuse médaille Dirac. Il meurt pourtant sans avoir
été récompensé par le comité Nobel, une amnésie dénoncée par de nombreux scientifiques
qui laisse un goût amer. Ses obèques auront lieu ce mercredi 18 août en l'église
San Lorenzo, à Rome