2010-08-12 11:07:09

Commentaire de l'Évangile : Assomption de la Vierge Marie


En ce dimanche 15 août, solennité de l'Assomption de la Vierge Marie, le père Jean-Côme About commente l'Évangile selon saint Luc (1.39-56) RealAudioMP3

Texte de l'homélie:
En cette solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, nous fêtons l’élévation au ciel de son corps après qu’elle se fut endormie dans la mort. Une grâce divine, toute particulière, lui permet de ne pas connaître la corruption terrestre. Celle qui fut préservée du péché pour recevoir le Fils de Dieu en son sein est maintenant épargnée, dans une suite logique, de cette corruption charnelle et spirituelle que provoque le péché. Et l’Église, pour nous faire mesurer qu’un oui, pleinement consenti, à Dieu est source de sainteté, nous offre le récit de la Visitation de Marie à Élisabeth.
Rencontre de deux cœurs donnés à Dieu, rencontre de deux vies imprégnées de la prière de Dieu, rencontre de deux âmes qui perçoivent leur vie en Dieu et exultent d’en être comblé.
Oui, ce chant qui monte de leur cœur en un dialogue de joie, préfigure le chant de l’Église rencontrant son Seigneur Jésus-Christ, tout comme celui du simple fidèle rencontrant le visage et la sainteté de son sauveur, dans sa prière, ses frères et ses activités quotidiennes.
Marie, comme toute femme en Orient, va se mettre au service, pendant un certain temps, de celle qui est plus âgée et qui conçoit. L’ayant su par l’ange, elle se hâte de rejoindre sa cousine. Marie salue Élisabeth et ces paroles déclenchent tout : l’enfant qu’elle porte, Jean-Baptiste, tressaillit en elle et elle ne peut qu’exprimer sa jubilation de comprendre que Marie est elle-même «mère de mon Seigneur». L’amour de Dieu révèle Dieu, et son mystère ne consiste plus à être privé de l’entière connaissance de ce qu’il est, mais ce mystère correspond désormais à un éblouissement de connaissance auquel nos esprits doivent s’habituer comme pour une lumière trop violente. Ce n’est plus une privation par manque d’intelligence des choses de Dieu, c’est une surabondance d’éclaircissements dans la foi parce que Dieu se révèle dans nos propres paroles et nos propres manières de penser. C’est ce que touche Élisabeth et en premier et d’une manière unique, Marie.
L’ange a salué Marie au nom de Dieu et Marie, en saluant elle-même, transmet cette présence de Dieu. La sainteté de Dieu se répond en écho au travers de leur cœur par l’intermédiaire de leur enfant béni de Dieu. Jean-Baptiste est rempli de l’Esprit Saint dès sa naissance et Jésus est conçu de l’Esprit Saint.
C’est l’Esprit qui agit et résonne en leur âme et leur rencontre provoque le jaillissement de l’hymne d’amour et de gratitude que leurs mères ne peuvent contenir.
Ainsi en est-il de toute âme qui se laisse toucher par Dieu : elle devient un écho d’amour divin que rien ne peut contenir.
«Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?... Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur» s’exclame Élisabeth.
«Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon sauveur… » Et Marie de répondre, en cette hymne prodigieuse, à l’éternelle question humaine : «Dieu, que fais-tu, quand viendras-tu ?», en révélant l’œuvre de Dieu qui se déploie à travers les âges et dont la réalité prend corps en elle.
Le Magnificat est la plus belle expression de l’élévation de notre cœur priant vers Dieu, et l’on comprend pourquoi Marie fut élevée dans son intégrité pour signifier le don total qui rejoint celui de Dieu.








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