2010-07-21 12:44:03

Les rapports entre Hugo Chavez et la hiérarchie catholique s'enveniment


Les rapports ne cessent de se détériorer au Venezuela entre le chef de l’Etat et la hiérarchie catholique. Mardi soir, Hugo Chavez a réaffirmé son intention de réviser le concordat conclu il y a quelques années avec le Saint-Siège, car il accorde, selon lui, des privilèges à l’Eglise catholique. Dans une intervention publique, le président vénézuélien a adopté un ton menaçant. « Si le nonce apostolique veut venir me parler qu’il le fasse – a-t-il lancé – mais je ne permettrai pas que les évêques bafouent la dignité du peuple » - fin de citation. Hugo Chavez a par ailleurs annoncé son intention de revoir la licence accordée il y a plus de 10 ans à une chaine de télévision gérée par l’Eglise catholique. Pour sa part, l’archevêque de Caracas a fait savoir qu’il ne participerait pas à une rencontre prévue cette semaine avec les membres du Parlement, une session spéciale exigée par le président Chavez. Le cardinal Urosa Savino a affirmé que les conditions n’étaient pas réunies pour un dialogue authentique et efficace.
Ces derniers temps, le conflit opposant le chef de l’Etat vénézuélien à l’archevêque de Caracas est monté d’un cran. Les deux hommes se sont vivement affrontés par médias interposés. Hugo Chavez a qualifié le cardinal Urosa « d’homme des cavernes indigne d’occuper sa charge », l’accusant d’avoir soutenu le coup d’Etat qui l’avait renversé pendant deux jours en 2002. Pour sa part, l’archevêque de Caracas a explicitement accusé le gouvernement de faire fi de la Constitution" pour imposer dans le pays "le socialisme marxiste, qui est totalitaire, et conduit à une dictature."
Réunie en assemblée plénière, il y a quelques jours, la Conférence épiscopale a appelé à tourner la page et à entamer un dialogue serein pour surmonter les difficultés. Le peuple vénézuélien – souligne un communiqué des évêques – aspire à un avenir de paix, de justice et de vérité ; une aspiration qui se heurte au climat de violence et de corruption qui gangrène plusieurs secteurs de la vie nationale. Les évêques s’insurgent, dans ce texte, contre les injures proférés par le président de la République, qui blessent le sentiment religieux de plusieurs confessions. Nous devons nous efforcer de nous entendre en dépit de nos différences – écrivent-ils. Mais cet appel solennel est resté jusqu’ici lettre morte. De nombreux catholiques soupçonnent le président Chavez de vouloir créer une Eglise nationale.
Le Venezuela compte une forte majorité de catholiques. Les sondages indiquent que l'Église reste une des institutions les plus respectées du pays et que son influence est loin d’être négligeable.







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