2010-07-19 14:22:50

L'Europe dialogue avec les religions autour du thème de la pauvreté


Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le président de l'UE, Herman Van Rompuy, et le président du Parlement européen Jerzy Buzek, ont reçu, ce lundi à Bruxelles, une vingtaine de responsables des principales religions, pasteurs, évêques, rabbins, imams et métropolites de toute l’Europe, pour évoquer la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Le Saint-Siège est représenté par une femme, Flaminia Giovanelli, sous-secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix. Il s’agit d’une rencontre annuelle, unique en son genre, dont la durée est d’environ quatre heures, chaque invité disposant de deux minutes pour lire son intervention. L’année dernière, l’échange avait porté sur le changement climatique. L’an dernier, des représentants juifs avaient boycotté la réunion à cause de la présence de Tariq Ramadan. Cette année, pour la première fois, les hindous et les sikhs ont été associés à cette rencontre. A noter que le vice-président du Parlement européen chargé du dialogue avec les Églises, Laszlo Tokes, est un évêque réformé.
Dans son intervention, Flaminia Giovanelli a tenu à souligner l’urgence d’une éthique dans la vie de l'économie mondialisée, car si la vie économique a besoin du contrat pour réglementer les relations d’échange, elle a tout autant besoin de lois justes et de formes de redistribution guidées par la politique, ainsi que d’œuvres qui soient marquées par l’esprit du don. Et ceci est d'autant plus vrai à l'heure de la crise économique et financière, une crise engendrée techniquement par la mondialisation. Le sous-secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix a déploré la “crise structurelle“, mais également “de valeurs“ et “de confiance“, que traverse actuellement l’Europe. Les pays de l’Union européenne - a-t-elle relevé. occupent, dans l’ensemble, une situation privilégiée par rapport à la grande majorité des pays d’autres continents“. La crise économique et financière, engendrée techniquement par la mondialisation, se révèle être une crise structurelle, une crise de valeurs, une crise de confiance“.
Pour sa part, le Président de la COMECE, Mgr Adrianus van Luyn, Evêque de Rotterdam, a réclamé des actions courageuses en faveur des pauvres de la part du monde politique et des Eglises. Lutter contre la pauvreté en se limitant à des mesures techniques et administratives – a-t-il dit - risque de ne pas être très productif : cela reviendrait à ne considérer les pauvres que comme des «  objets d’assistance ». Le principe fondamental indissociable de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, c’est la solidarité. Et puisque la solidarité n’exclut personne, Mgr van Luyn a invité les européens à tourner leur regard vers l’Afrique : « ce continent qui préoccupait beaucoup les Pères Fondateurs : colonisé et pillé par l’Europe pendant des siècles, il est aujourd’hui une fois de plus gravement menacé par les Gouvernements corrompus, les guerres, les sécheresses et le virus du SIDA ».








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