Benoît XVI critique les méthodes déplorables et surprenantes des perquisitions en
Belgique
La justice doit suivre son cours, certes, mais l’Eglise a droit au respect. Benoît
XVI a pris sa plume, personnellement, pour dénoncer les méthodes déplorables et surprenantes
de la magistrature belge, après les perquisitions menées jeudi dans les locaux de
l’épiscopat, dans le cadre d’une enquête sur des affaires de pédophilie. Le Pape a
adressé un message au Président de la cCnférence épiscopale belge, Mgr André Joseph
Léonard Le compte rendu d'Olivier Bonnel
Lorsqu’il
demande que les victimes soient respectées et que soient reconnus sans préjugés ceux
qui s’engagent à collaborer avec la justice, le Pape fait vraisemblablement allusion
à la saisie, toujours jeudi dernier, de tous les dossiers rassemblés par la Commission
indépendante qui avait été créée par l’Eglise catholique belge pour pousser les victimes
à dénoncer les abus, et les aider dans leur cheminement. Cette saisie a suscité une
vive indignation car elle dénote un manque de confiance total de la justice vis-à-vis
de cette Commission, mais surtout elle porte atteinte au caractère confidentiel de
son travail. Ecoutez le père Charles Delhez, jésuite, et rédacteur en chef du journal
ecclésial « Dimanche », interrogé par Bernard Decottignies
Texte intégral
du télégramme du Pape :
Au cher Frère, Mgr André Joseph Léonard, Archevêque
de Malines-Bruxelles, Président de la Conférence Episcopale de Belgique
Je
désire vous exprimer, cher Frère dans l’Episcopat, ainsi qu’à tous les Evêques de
Belgique, ma proximité et ma solidarité en ce moment de tristesse, dans lequel, avec
certaines modalités surprenantes et déplorables, des perquisitions ont été menées
y compris dans la cathédrale de Malines et dans les locaux où l’Episcopat belge était
réuni en Session plénière. Durant cette réunion, auraient dû être traités, entre autres,
des aspects liés à l’abus sur des mineurs de la part de membres du clergé. J’ai répété
moi-même de nombreuses fois que ces faits graves devaient être traités par l’ordre
civil et par l’ordre canonique dans le respect réciproque de la spécificité et de
l’autonomie de chacun. Dans ce sens, je souhaite que la justice suive son cours en
garantissant le droit des personnes et des institutions, dans le respect des victimes,
dans la reconnaissance sans préjugés de ceux qui s’engagent à collaborer avec elle
et dans le refus de tout ce qui pourrait obscurcir les nobles devoirs qui lui sont
assignés.
Vous assurant que j’accompagne quotidiennement dans la prière
le cheminement de l’Eglise en Belgique, je vous envoie volontiers une affectueuse
Bénédiction apostolique.