Commentaire de l’Évangile : solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ
Le père About commente l’Évangile selon saint Luc (9, 11b-17) de la solennité du Saint-Sacrement
du Corps et du Sang du Christ
Texte intégral du commentaire :
Nous
fêtons aujourd’hui la fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang de Jésus, communément
appelé « Fête-Dieu ». C’est à la suite d’une apparition à ste Julienne de Cornillon,
en 1246, que l’évêque de Liège instaura cette fête qui se répandit à toute l’Église
catholique. Cette fête nous incite à approfondir le don de Dieu, dans le Corps et
le Sang de son Fils. Et les lectures de ce jour nous en donnent deux clefs : l’évangile
de la multiplication des pains démontre la surabondance du don de Dieu pour les hommes
; le récit de la Sainte Cène, relatée par st Paul dans la deuxième lecture, confirme
l’actualisation de ce don dans le temps et l’importance de sa réalité. La multiplication
des pains nous étonnera toujours car le miracle accompli est hors de nos mesures.
La foule fut nourrie de la parole de Jésus et se retrouve dans une faim bien humaine.
Les Apôtres s’en inquiète et Jésus les renvoie à eux-mêmes : « Donnez-leur vous-mêmes
à manger ». Bien qu’inquiets, ils ne se découragent pas et remettent à Jésus cinq
pains et deux poissons. Jésus levant les yeux au ciel (c’est-à-dire pour rendre grâce)
les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour les distribuer. La foule est
comblée et ils restent douze paniers. L’œuvre de Dieu, pour qui l’accueille, se fait
toujours surabondance. Elle ne nourrit pas simplement sélectivement telle ou telle
partie mais comble l’entièreté de l’être. Et elle ne s’arrête pas aux limites du nombre
: elle dépasse toujours nos limites, soyons en sûrs ! Les mêmes actes et paroles sont
repris lors de la Cène, mais cette fois seuls les apôtres sont concernés. Car il ne
s’agit pas de nourrir simplement, mais de recevoir la présence de Dieu dans toute
sa réalité : le Corps et le Sang de son Fils. Ce n’est plus une faim apaisée, c’est
la faim essentielle, existentielle de l’homme qui se trouve nourri de Dieu lui-même
dans la réalité du don du Corps et du Sang de son Fils. Et si cette action est réservée
aux Apôtres, c’est qu’ils vont devenir les dépositaires et les dispensateurs de ce
don unique. Don unique qui se trouve dans l’éternité et qu’actualisent l’épiclèse
et les paroles de Jésus à chaque Eucharistie lorsque le prêtre les récite. Rien n’est
renouvelé, ni refait ni crée nous communions au seul sacrifice de la dernière Cène
que Jésus rend présent, en sa substance par l’œuvre de l’Esprit Saint. C’est un moment
unique, qui peut être vécu chaque jour et qui nous constitue disciples à l’image des
Apôtres autour de Jésus. Voilà pourquoi cette merveille ne peut pas être optionnelle
et occasionnelle pour le chrétien : Il se trouve dans la réelle présence du Christ
et est constitué témoin en totale communion avec ses frères, en Église, dans chaque
Eucharistie. En cette fête, qui nous approche de la clôture de l’année sacerdotale,
trouvons et retrouvons ce sens de la présence réelle du Christ parmi nous et prions
particulièrement pour ceux qui sont marqués par le sacerdoce ministériel afin qu’ils
vivent en pleine dignité et joie leur choix de servir le Christ au travers de ses
frères et du monde.