2010-05-02 19:56:05

Devant le Saint-Suaire, Benoît XVI compare notre époque au Samedi Saint


Visiblement ému, Benoît XVI s’est recueilli en silence, pendant plusieurs minutes, devant le Saint-Suaire, ce dimanche soir à Turin. Ce moment, a-t-il confié, il l’avait attendu avec impatience, peut-être parce que les années l’ont rendu plus sensible au message de cette Icône extraordinaire. Et il l’a vécu intensément, en tant que successeur de Pierre qui porte toute l’Église et toute l’humanité dans son cœur. Dans une méditation émouvante, le Pape a qualifié le linceul de Turin d’icône du Samedi Saint, le jour où Dieu s’est caché, jour de silence et de solitude. A notre époque, surtout après les événements du siècle dernier, l’humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi Saint ; l’éclipse de Dieu fait partie de la spiritualité de l’homme contemporain, de manière existentielle, presque inconsciente, comme un vide dans le cœur qui ne cesse de s’agrandir. À la fin du XIX° siècle, Nietzsche écrivait : « Dieu est mort ! Nous l’avons tué ! » Après deux guerres mondiales, les camps et les goulags, Hiroshima et Nagasaki, notre époque est devenue toujours plus un Samedi Saint. Mais, comme une photographie, l’icône a un positif et un négatif. C’est pour cela que des milliers et des milliers de personnes viennent la vénérer car elles y voient non seulement l’obscurité mais aussi la lumière ; non pas tant la défaite de la vie et de l’amour, mais plutôt la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine. Le linceul est une Icône écrite avec du sang. Mais toute trace de sang parle d’amour et de vie.

Romilda Ferrauto RealAudioMP3







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