Les promesses de la commission d’enquête sur Medjugorje
La Commission internationale d’enquête sur Medjugorje a tenu sa première session le
26 mars dernier. Elle est présidée par le cardinal Camillo Ruini, vicaire général
émérite du diocèse de Rome. Les débats se déroulent à huis clos. Les conclusions de
la Commission seront soumises à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Écoutez
les explications de Thomas Chabolle.
Retranscription
intégrale du compte rendu
Cela fait presque trente ans que la question
des « apparitions » mariales présumées à Medjugorje suscite dans l’Église de nombreuses
interrogations et des avis partagés. Le diocèse de Mostar a toujours été contre. Rome
n’a pas encore tranché sans pouvoir cependant ignorer le rayonnement international
de ce lieu qui résiste au temps et aux strictes restrictions pastorales. Situé en
Bosnie-Herzégovine, Medjugorje revendique plusieurs millions de pèlerins depuis vingt
ans. À Medjugorje, la ferveur est authentique, les conversions sont fréquentes, les
confessionnaux ne désemplissent pas. Au fil des ans, les relations sont devenues de
plus en plus difficiles entre l’évêché de Mostar, convaincu qu’il s’agit d’une supercherie
et l’ordre des franciscains, historiquement présents sur les lieux depuis des siècles
et qui bénéficient de l’appui de la population. Officiellement les apparitions mariales,
qui se poursuivraient selon les voyants, n’ont jamais été authentifiées par l’Église.
En 2009, Benoît XVI a même réduit à l’état laïc le directeur spirituel des voyants,
le père Vlasic, franciscain, accusé d’« immoralité sexuelle » et de « manipulation
des consciences ». Dans ce contexte délicat, le déplacement à Medjugorje du cardinal
Schönborn, prélat influent proche de Benoît XVI, avait suscité, en décembre dernier,
la colère de l’évêque local. D’autant que l’archevêque de Vienne s’était dit fasciné.
Avec la mise en place, en mars dernier, d’une commission composée de cardinaux, d’évêques
et d’experts, l’affaire passe de la juridiction de l’évêque local sous celle de Rome
qui avait jusqu’ici préféré adopter une position d’attente. Reste à savoir si cela
permettra de décrisper le dossier.