L’archevêque d’Alger demande une révision de la loi sur la liberté de culte en Algérie.
Mgr Ghaleb Bader intervenait à un colloque de deux jours sur la liberté de culte organisé
à Alger par le ministère des affaires religieuses. Selon une ordonnance prise en 2006,
les cultes doivent être célébrés dans des lieux autorisés et par des officiants agréés.
Par ailleurs toute personne qui tenterait de convertir un musulman à une autre religion
encourt une peine de prison. Des normes, qui selon l’archevêque d’Alger, empêchent
de nombreux chrétiens d’exercer leur foi, par exemple dans les régions où il n’y a
pas de lieu de culte. Mgr Bader a fait valoir que l’Église catholique en Algérie avait
toujours respecté la loi, qu’il n’y avait jamais eu d’incidents ou d’abus, et s’est
donc interrogé sur les raisons de ces restrictions. Le ministre des affaires religieuses
a indiqué que l’objectif de ce colloque était de dissiper les malentendus, sans toutefois
apporter d’autres précisions. Nous avons interviewé Mgr Bader.
La question
de la liberté de culte en Algérie porte notamment sur les conversions qui font toujours
problème en Algérie. Celles-ci ont surtout lieu en Kabylie, dans le Nord du pays.
Même si elles concernent surtout les néo-évangéliques, la loi de mars 2006 tend à
les réprimer, tout en se voulant garante de la paix entre les confessions. Pour
le président de la Fédération protestante de France, Claude Batty, le colloque organisé
à Alger les 10 et 11 février a été une réussite. Le pasteur regrette cependant que
les protestants évangéliques n’aient pas été comptés parmi les intervenants et qu’ils
« n’ont pu que se sentir visés lorsque le prosélytisme servant des desseins politiques »
a été dénoncé : ils se voient implicitement accusés d’être instrumentalisés par l’étranger,
notamment par les États-Unis. Le pasteur Claude Batty répond à nos questions.