Commentaire de l’Évangile du deuxième dimanche du temps ordinaire
Le père About commente l’Évangile selon saint Jean (2, 1-11) du deuxième dimanche
du temps ordinaire.
Texte
intégral du commentaire
En ce deuxième dimanche du temps ordinaire,
la liturgie nous mène directement au début du ministère de Jésus, en ce magnifique
évangile des noces de Cana. Et le temps décompté chez Jean, fait apparaître,
qu’après l’annonce par Jean-le Baptiste, que le Messie est là, six jours se sont passés.
Six jours qui ont vu le baptême de Jésus, la rencontre et l’appel des
disciples, un voyage en Galilée dont l’aboutissement est notre évangile des noces. Six
jours qui permettent à Jésus, investi de sa mission, de constituer le collège des
apôtres et d’inaugurer le règne de Dieu, ré-établit par des noces. Rappelons-nous,
lors de la création, l’homme et la femme furent créés au bout de six jours, et Jésus
prend le même temps, et commence son ministère public par des noces qui préfigurent
celles éternelles que Dieu destinent à l’homme. Six jours pour achever
la création entre les mains de Dieu, six jours pour accomplir une nouvelle création
entre les mains de Jésus, Dieu fait homme. Tout le sens de l’incarnation est déployé
dans ces noces, signes de l’amour partagé et de la venue de la Vie.
Jésus,
les apôtres et Marie sont là, témoins premiers de ce que Jésus va accomplir durant
trois années. Marie n’est pas là en tant que mère de Jésus, elle est là en tant que
servante. En effet, lors des noces, les femmes festoyaient à part. Marie aide au service,
elle veille au bien être de tous et c’est pourquoi, la première, elle repère ce qui
risque d’être un affront pour ceux que l’on veut honorer en ce jour de joie : « ils
n’ont plus de vin ». « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore
venue. » L’heure où les choses se feront au grand jour, comme pour son ami Lazare.
L’heure où Jésus ne cachera plus rien car il faudra que tout s’accomplisse. Ce n’est
pas encore l’heure ! Mais Jésus répond à sa mère. « Femme » comme pour
nous souligner cette nouvelle figure d’Ève qui se tient aux côtés du nouvel Adam,
l’homme nouveau, le Fils de Dieu lui-même. Elle accompagne toute l’humanité recrée
et prévoit à ses demandes. Elle a toujours un temps d’avance sur nous ; elle anticipe
les besoins des hommes et sollicite Dieu pour l’Église entière.
Jésus
va agir, mais loin des regards publics : seuls les serviteurs et sa mère voient l’eau
des jarres changée en vin. Le miracle ne s’accomplira que sous leurs yeux. Et le vin
est porté au repas. Et les gens de la noce ignorent tout, ils ne connaissent pas Jésus,
ils ignorent qui il est. Ils se réjouissent du cadeau de l’époux qui offre ce si bon
vin, ils ignorent que ce vin vient de l’eau du puits. En fait, Jésus est
le véritable Époux de ces noces et il veut réjouir l’homme par le vin du salut qu’il
va donner au travers de sa vie et de sa croix. Et le miracle préfigure la nouvelle
création qu’il désire pour l’homme : que nos vies soient transfigurées en lui, pour
répondre à l’amour du Père. Le signe porte à la foi et la foi reconnaît
le signe. C’est pourquoi saint Jean conclura en écrivant : « Tel fut le commencement
des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana en Galilée. Il manifesta sa gloire
et ses disciples crurent en lui ». Seigneur, rappelle-nous, en nos prières, ce
jour de Cana pour que nous portions avec courage et confiance le poids de tous les
jours. Que nous écoutions Marie nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira ! ».