Aux Philippines, le procès du massacre de Mindanao suit un cours incertain. Le juge
a reporté au 13 janvier 2010, l’audience du suspect numéro 1 dans l’affaire des 57
civils tués le 23 novembre dernier. Sandal Ampatuan Junior, fils d’un des gouverneurs
de Mindanao et soupçonné d’avoir dirigé le massacre, a choisi de plaider non coupable.
En toile de fond du procès, une histoire de rivalité politique. Le massacre aurait
eu pour but d’empêcher un rival de briguer le poste de gouverneur. Des règlements
de compte politiques dont le pays est coutumier et qui se multiplient à l’approche
des élections générales dans le pays. Pour Sophie Boisseau du Rocher, chercheur à
Asia centre à Paris et auteur de "l'Asie du sud-est prise au piège" chez Perrin en
mars 2009, le procédé a même valeur de tradition séculaire.