Commentaire de l’Évangile de la fête du baptême du Seigneur
Le père About commente l’Évangile selon saint Luc (3, 15-22) de la fête du baptême
du Seigneur.
Texte intégral
du commentaire
Nous célébrons aujourd’hui le baptême de notre Seigneur
dans le récit de l’évangile de saint Luc. Il a collecté nombre de témoignages, et
il écrit, aux environs de l’an 80, ce texte aux accents d’un reportage précis : « En
ce temps-là, le peuple était dans l’attente et tous se posaient des questions au sujet
de Jean : ne serait-il pas le Messie ? ». Nous sommes dans des temps d’intense attente
messianique et le peuple vient à Jean pour se préparer à cet avènement en se faisant
baptiser pour être purifier.
Jean a démenti être celui attendu, et
Jésus se présente à lui, simplement, comme les autres : « Or tout le peuple était
baptisé, Jésus, baptisé lui aussi, priait. » Pourquoi Jésus se fait-il baptiser ?
En a-t-il besoin ? Aucunement, mais il nous faut préciser.
D’un point
de vue humain, nous sommes tous touchés par le péché originel dès notre naissance
et le baptême vient effacer ce péché et restaurer la grâce en nous. A nous, de l’entretenir
par une vie de foi et de réactiver cette grâce, par le sacrement de réconciliation,
chaque fois, qu’à nouveau, nous tombons. D’un point de vue divin, la grâce est constamment
donnée, à celui qui ni résiste pas, car elle est l’amour sanctifiant de l’être même
de Dieu.
Jésus, étant Fils de Dieu, Dieu lui-même, est dans cet amour
sanctifiant divin – il est même cet amour sanctifiant avec le Père et l’Esprit – mais
il a choisi de s’incarner et veut assumer toute la nature humaine. Voilà pourquoi,
il choisit d’être baptisé, sans nécessité aucune : son baptême illumine le désir de
Dieu, de voir toute la nature humaine purifiée, restaurée et replacée dans son dessein
originel : que tous soient des fils de son amour et vivent en sa présence.
Jésus
accomplit donc cet acte public avec les autres, avec chacun de nous, pour manifester
sa solidarité avec tous les pécheurs, et nous dire : « toi aussi deviens fils de Dieu ».
Alors,
devant tous, la reconnaissance divine s’effectue : l’Esprit Saint, sous la forme d’une
colombe descend sur Jésus et une voix proclame « C'est toi mon Fils : moi, aujourd'hui,
je t'ai engendré ».
Le Fils de Dieu est engendré à la vie humaine ,
pour que les fils de la terre soient recréés à la vie divine.
Quelle
joie, quel bonheur de percevoir ce que Jésus accomplit dans notre propre baptême :
il nous redonne la vie de Dieu !
« Lui vous baptisera dans l’Esprit
saint et dans le feu ».
L’Esprit saint, dans ce baptême, révèle que
Jésus est Fils de Dieu, et le feu de cet Esprit va l’animer durant tout son ministère
public jusqu’à la croix.
Autre baptême ? Non, accomplissement du seul baptême
qui va jusque dans la mort, car le feu de l’Esprit ira jusqu’à consumer, non seulement
nos péchés, mais Le Péché du monde, définitivement.
Passé par l’eau
et par l’Esprit, dans notre vie humaine, Jésus va assumer cette vie jusqu’au bout,
jusqu'à ce qui nous détruit le plus.
Et le baptême dans lequel il plonge,
dans la mort de la croix, scellera la mort de la mort, et le feu du don de sa vie,
scellera en sa résurrection, la résurrection, de nos vies, en Dieu.
À
nous de méditer sur la merveille de ce baptême et son déploiement dans notre propre
baptême. Quelle actualisation effective d’amour allons-nous lui donner, en cette année
nouvelle ?