Au Sénégal, le Cardinal Sarr défend le Dieu des chrétiens
Au Sénégal, l’affrontement est verbal, mais des plus inquiétants. Depuis plusieurs
semaines, le président musulman Abdoullah Wade cible directement, et de manière offensive,
les chrétiens de son pays. Récemment, Wade les jugeait ingrats : pas assez reconnaissants
pour les fonds versés à l’Eglise. Mais lundi il s'en est pris non plus aux hommes
mais à leur foi avec des propos plus qu’équivoques. Devant des enseignants, Abdoulllah
Wade s’en ait pris aux religieux qui s’offusquaient du paganisme d’un monument dont
il souhaite ardemment la construction, une statue dénudée qui choquée les imams. Mais
mardi la cible était chrétienne : "Pour les musulmans, les églises, c'est pour prier
quelqu'un qui n'est pas Dieu. Ils prient Jésus-Christ dans les églises, tout le monde
le sait. Mais est-ce que les imams ont jamais dit de casser les églises?" s'est-il
interrogé. Des propos qui ont fait réagir le cardinal Sarr mercredi soir. Après
une réunion extraordinaire de quasi tous les évêques du pays, l’archevêque de Dakar
a répondu au président lors de ses vœux de Nouvel An. Des propos recueillis
par Antoine Diouf, rédacteur en chef de RFM, Radio Futur Media, à Dakar.
L’archevêque
de Dakar appelait pourtant les fidèles chrétiens à la paix, à la sérénité et à la
retenue. Pourtant c'était presque inévitable, plusieurs jeunes ont brandi des pancartes
demandant la démission des ministres chrétiens du gouvernement, ou encore la démission
du président Wade. Certains ont même jeté des pierres sur la police qui se trouvait
là par mesure de sécurité. Celle-ci a riposté avec des tirs de gaz lacrymogènes. Des
échauffourées qui ont duré une heure environ.