Benoît XVI déjeune avec les plus démunis

En ce dimanche de la Sainte Famille de Nazareth, Benoît XVI a déjeuné en compagnie de personnes démunies dans l’un des centres de la communauté de Sant’Egidio, dans le quartier romain du Transtevere. Trois jours après le geste d’une jeune femme, souffrant de troubles psychiatriques, qui avait fait tomber le Pape dans la basilique Saint-Pierre, Benoît XVI a montré qu'il n’entendait pas changer ses habitudes. Souriant, détendu sous les ovations, il s’est approché de la foule qui l’attendait derrière les barrières serrant des mains, caressant de nombreux enfants, dans un climat chaleureux et festif.
Fondé il y a vingt ans, le centre de via Dandolo, à Rome, fournit des repas chauds, à des centaines de personnes par jour, des sans abris et des immigrés sans ressources, de plus en plus nombreux. Il s’efforce aussi de tisser des relations humaines, de rompre l’isolement et la solitude, de favoriser l’intégration sociale. Ce dimanche quelque cent cinquante privilégiés avaient pu prendre place dans le réfectoire. Le menu était celui des jours de fête : hors-d’œuvre variés, lasagnes, boulettes de viande, lentilles, purée, dessert. Douze personnes étaient assises à la table de Benoît XVI, dont un Nigérian qui a traversé le désert pour gagner l’Europe, un jeune handicapé italien abandonné par sa famille et un réfugié afghan. Parmi les moments les plus touchants, la distribution des jouets aux enfants. Trente jeunes choristes venus du Sénégal, du Pérou, de Bosnie, du Maroc, d'Haïti ou du Bangladesh ont chanté un chant de Noël. Pendant sa visite, le Pape a salué les bénévoles de la communauté de Sant’Egidio et s’est rendu dans la bibliothèque où sont donnés des cours d’italien aux immigrés. Il s’est arrêté devant le monument érigé en mémoire d’une SDF morte à la gare Termini de Rome. «Que personne ne soit jamais seul, marginalisé ou abandonné» – a-t-il lancé avant de prendre congé. Des personnes éprouvées par des histoires douloureuses, venues de plusieurs pays, se retrouvent ici pour retrouver un rayon de lumière. «L’amour nous unit tous et tous – a conclut Benoît XVI – nous devons apprendre et pratiquer toujours plus la civilisation de l’amour».

Xavier Sartre a recueilli les impressions d’un des membres de la communauté de Sant’Egidio, Mario Giro, responsable des relations internationales