2009-12-23 14:55:12

Le commentaire de l'évangile : La Sainte Famille


Le Père Jean-Côme About commente l'évangile, selon saint Luc (2,41-52) en ce dimanche de la la fête de la Sainte Famille. RealAudioMP3

Texte intégral du commentaire :

En ce dimanche de la fête de la sainte famille, l’évangile du jour nous plonge dans le pèlerinage annuel qu’effectuaient les familles juives au temple de Jérusalem. Instant de réjouissance où toute la parentèle cheminait vers le lieu de présence du Seigneur dans son temple. Et chacun dans la joie, comme dans tout pèlerinage, prenait soin de son frère, de sa sœur ou de son fils, dans une relative quiétude. C’est dans cette atmosphère de fête, que Marie et Joseph vivent leur dévotion et que Jésus, consciemment, reste dans la ville alors qu’il doit retourner avec eux. Il a douze ans. L’âge de ce qui deviendra une fête de la maturité spirituelle. Avec ses parents, il a approché de la présence de Dieu, comme peut-être chaque année.
Mais cette fois, il reste. Pourquoi ? Parce que cette fois il a pleinement perçu que Dieu était père, son père. L’heure est venue de cette conscience intérieure qu’il est fils, Fils de Dieu. C’est pourquoi il répliquera à ses parents interloqués : « Comment se fait-il que vous m’avez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon père que je dois être. » Jésus perçoit, ou plutôt le Père se fait percevoir comme étant son lien de vie, plus fort qu’un lien de sang ou de cœur. Ils sont unis dans le même être et Jésus le manifeste en pleine conscience : « C’est chez mon père que je dois être ».
Rien n’était accidentel et Jésus vient simplement manifester la liberté de la foi qui ne peut s’entraver de liens exclusifs quel qu’ils soient.
Le Père lui a révélé de qui il provient, dans ces douze ans de vie humaine, et Jésus ne peut qu’être tendu vers celui qui l’a envoyé pour accomplir son amour en ce monde. En restant au temple, il se donne à Dieu, comme Anne donnera Samuel à Dieu, pour qu’il reste toute sa vie dans le Temple, comme le relate la première lecture. Et donner à Dieu, ce n’est pas garder pour soi, posséder ou maîtriser, c’est offrir la plus belle liberté à ceux que l’on aime. Je vis pour Dieu, pour l’amour de Dieu, hors de toi, de vous. Acceptez cela.
Jésus rappelle cette liberté d’amour à son père et à sa mère par ses propos qui peuvent sembler insolents et qu’ils ne comprennent pas. Marie gardera tout cela dans son cœur et tout doucement prendra avec elle cette liberté d’amour qui lui permettra, non pas de se détacher des événements de son fils mais de les accueillir et les accepter comme chemin dans lequel sans faillir, Dieu se rend présent.
Douleurs, souffrances ne l’épargneront pas - un glaive te transpercera le cœur, avaient annoncé Syméon – mais elle les vivra avec son fils car elle sait que Dieu y sera présent.
En cette fête de la famille, quelle découverte de savoir que nous ne comprenons pas tout de ce que nos enfants nous disent et que nous réagissons comme Joseph et Marie. Quelle découverte de savoir, qu’en la foi, Dieu m’invite à une liberté d’amour, pour mon conjoint, mes enfants, sans irresponsabilité ; une liberté d’amour qui génère l’amour et sa patience jusqu’à ce que je perçoive que Dieu s’y était rendu présent jusqu’à être Père.
Que chacun soit fort de cette foi du Christ –Jésus pour que la famille soit forte de Dieu.








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