2009-12-18 16:26:25

Commentaire de l’Évangile du quatrième dimanche de l’Avent


Le père About commente l’Évangile selon saint Luc (1, 39-45) du quatrième dimanche de l’Avent. RealAudioMP3

Texte intégral du commentaire

     En ce quatrième dimanche de l’Avent, l’Évangile de Luc nous invite à méditer sur la visitation de Marie à Élisabeth : « En ces jours-là, Marie se mit rapidement en route vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth ». Cette visite pourrait paraître bien anodine, celle de la rencontre de deux cousines vivant la même joie de donner la vie, mais ici Luc nous fait toucher du doigt un fondement théologique essentiel : la continuité de l’histoire du salut, même si l’avènement de Dieu s’incarnant en Jésus, est unique.

     Ainsi nous voyons rassemblées, en un unique moment, Élisabeth, dernière figure des promesses de l’Ancien Testament, et Marie, figure de l’accomplissement de la promesse, qui inaugure le Royaume advenu, dans ce Testament renouvelé. Leur dialogue va devenir une symphonie d’actions de grâce, louant leur joie d’accomplir la volonté du Très-Haut. Cela culminera par le magnificat qui chante l’âme de Marie répondant à son Seigneur, que beaucoup de compositeurs transcriront dans la magnificence de leur art.

     Mais, il serait facile de penser que Luc, le seul nous faisant part de ces événements, aurait « inventé » ces récits pour illuminer la partie inconnue de l’enfance de Jésus. Ce serait nous méprendre que d’aller dans ce sens, car Luc a collecté nombre de témoignages et pour rester dans la vérité de l’événement, il a tenu a reprendre des phrases d’hymnes ou de récits de l’Ancien Testament pour autant souligner le dessein d’amour de Dieu qu’en corroborer l’exactitude et leur accomplissement.

     Ainsi, pour mieux comprendre cette visitation, il nous faut nous replonger dans l’épisode du transfert de l’Arche d’Alliance à Jérusalem par le roi David dans le deuxième livre de Samuel au chapitre six.

     David se leva et partit pour Balaa de Juda pour en faire monter l’Arche de Dieu. Marie, de même, nous dit le texte de Luc, se leva et partit dans la montagne vers une ville de Juda. Plus loin, David s’exclame : « Comment l’Arche du Seigneur pourrait-elle entrer chez moi ? ». Comme Élisabeth s’exclamera en écho: « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? ».

     Le récit sur David montre la joie du peuple et de son roi à cette présence, tout comme celle d’Élisabeth et de Jean-Baptiste en présence de Marie et Jésus ; David va danser de joie devant l’Arche ; Jean-Baptiste va tressaillir dans le sein de sa mère à la présence de Jésus.

     L’Arche monte vers Jérusalem et s’arrête dans la maison d’Oved-Edom, durant trois mois, comme Marie s’arrête dans la maison de Zacharie et y demeure trois mois.

     Cette analogie nous fait vraiment toucher l’essentiel : Marie est le « tabernacle » de la présence de Dieu qui s’incarne, comme l’Arche était le « tabernacle » de la présence de Dieu signifié par les tables de la Loi. Et Dieu nous fait passer de la pierre à la chair. Le règne de la Loi se transforme en règne d’amour éternel, désormais et définitivement inscrit dans la chair, dans notre chair. Méditons ce mystère qui s’accomplit. Mesurons cette figure de Marie offrant, dans cette jubilation intérieure, le salut de Dieu au monde, comme Dieu nous invite, nous aussi à le faire. Accueillons, au-delà des surabondances festives, humblement, simplement, joyeusement, le don de Dieu qui nous est fait, à chacun, personnellement.







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