Argentine : ouverture du procès de l’ange blond de la mort, Alfredo Astiz
Le procès de l’ancien capitaine de corvette Alfredo Astiz s’est ouvert à Buenos Aires.
Celui que l’on surnomme « l’ange blond de la mort », est poursuivi pour crimes contre
l’humanité et pour de nombreux assassinats, dont ceux de deux religieuses françaises.
Trente ans après les années noires de la dictature, les Argentins se penchent sur
les milliers de crimes commis dans les sinistres sous-sols de l’ESMA, l’École de mécanique
de la Marine, antichambre de la mort du régime militaire, en plein cœur de Buenos
Aires, qui fut l’un des principaux centres clandestins de détention et de torture.
Peu après le coup d’État de 1976, un groupe de parents dont les enfants avaient disparu,
commença à se réunir dans une église de Buenos Aires. Ils étaient assistés par trois
religieuses françaises, Alice Domon, Léonie Duquet et Yvonne Pierron. Le capitaine
Astiz, qui avait infiltré le groupe, doit aujourd’hui répondre, entre autres, de sa
participation à l’enlèvement et à la disparition de deux des sœurs. Marine de la Moissonnière
a recueilli le témoignage de la troisième sœur, Yvonne Pierron.
Alfredo Astiz
a été condamné à la détention à perpétuité par contumace en France, en 1990, mais
il n’a jamais été extradé. Selon les chiffres officiels, quelques 13 000 personnes
ont disparu pendant les années de « guerre sale ». Les organisations de défense des
droits de l’homme évoquent le chiffre de 30 000 victimes.