2009-11-27 16:27:03

Commentaire de l’Évangile du premier dimanche de l’Avent


Le père About commente l’Évangile selon saint Luc (21, 25-28.34-36) du premier dimanche de l’Avent. RealAudioMP3

Texte intégral du commentaire

En ce premier dimanche de l’Avent, nous ouvrons une nouvelle année liturgique en compagnie de l’évangéliste saint Luc. Il va nous préparer à accueillir le Messie en accentuant son récit, au long des quatre dimanches préparatoires, sur la réalisation de la promesse de la venue du Seigneur : elle n’est pas anodine, pour la comprendre il faut veiller et prier ; sa venue est proche comme l’annonce Jean le baptiste ; elle mobilise toute personne de bonne volonté : « que devons-nous faire ? » s’entendra dire Jean-Baptiste ; elle est présente et s’accomplit comme le confirme la visitation de Marie à Élisabeth.
La promesse n’est pas anodine, pour la comprendre, il faut veiller et prier !
Le récit de ce dimanche semble nous replonger dans les affres apocalyptiques des dimanches précédents mais en plus violent, comme si Jésus désirait nous épouvanter pour mieux nous inciter à la conversion. Mais a-t-on obtenue une foi qui dure en la sollicitant par la peur ? L’histoire nous prouve le contraire. Non, Jésus, en fait, ne fait que répondre aux questions de ses disciples qui s’interrogent sur la venue du Royaume : « quand cela arrivera-t-il ? » et « quel signe nous l’annoncera ? ». Et pour leur montrer l’urgence de la mobilisation intérieure et spirituelle de l’homme vers Dieu, il évoque des images qui manifestent que le temps et l’espace doivent s’accomplir pour être insérés dans le Royaume qui advient.
L’espace semble s’agiter, signes et ébranlements surviennent dans le ciel ; sur terre, les nations sont affolées, les hommes meurent de peur dans la crainte des malheurs. Et tout cela prépare un déchirement des nuées pour que le ciel rejoigne la terre : le fils de l’homme vient sur les nuées. Il n’y a plus d’en bas ni d’en haut. Ce que l’on prenait pour un chamboulement total ne sera que l’introduction de ce monde dans le Royaume par le Fils de l’homme lui-même. Et tout ce en quoi l’homme avait mis son espérance, futilement et temporairement, disparaîtra, jusqu’à lui-même aussi. Seuls subsisteront tous ceux qui ont placés leur confiance dans le Fils de l’homme. Alors ils pourront se redresser et relever la tête car la rédemption, leur rédemption sera proche.

Oui, même le temps semble être bouleversé, car ce que Jésus annonce n’est pas d’un seul temps et d’une seule époque mais de toute vie : le salut s’opère et le Royaume advient en chacun et en ce monde lorsqu’il adhère pleinement au Christ dans la foi et qu’il coopère saintement et simplement à l’œuvre de Dieu.
Notre temps et notre espace intérieurs ne peuvent plus se contenter des critères de ce monde : espace et temps strictement personnels car l’espérance dépasse tout temps et la foi ne tolère plus de limites. Si je vis de Dieu, je vis pour mes frères et je ne peux plus m’arrêter à moi-même. Alors je dois, comme dit Jésus, être sur mes gardes, de crainte que mon cœur ne s’alourdisse et retombe dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie. Ces fléaux de notre temps dont les illusions me font croire que je peux, par leurs usages, satisfaire ma désespérance et contenter ma vie.
Non, Pour le croyant, tout son être tend vers la rencontre du Christ, pour toujours, quelque soit le temps et le lieu où il vit. Ainsi se perçoit la proximité du Royaume. Et cette attente se fait dans la veille audacieuse : tout faire pour que mon cœur et ma vie reste dans cette présence amoureuse de Dieu.
Il m’appartient réellement de rester éveillé pour cela. La prière en est le signe, et l’attention « aux paroles qui ne passent pas », la garantie. Contemplation et action, dans la grâce de Dieu, maintiennent mon cœur vigilant et me tiennent debout plein d’assurance dans la venue du Seigneur.
Alors la crainte et la peur ne sont plus à l’ordre du jour, non, cet Évangile est écrit pour relever, ressusciter, éveiller, délivrer, rappeler que Jésus parle, que l’évangéliste le transmet et que la liturgie le proclame.
Réveiller de la torpeur, annoncer le sens de l’histoire, délivrer de la crainte…voilà l’Avent vraiment ouvert !








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