Qui viendra à bout des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ? Il y
a quinze ans, des dizaines de militaires et de responsables administratifs hutus rwandais
fuyaient leur pays à la fin du génocide, un massacre de Tutsis auquel, souvent, ils
avaient pris part. Accueillis à l’époque par les autorités du Zaïre, ces hommes
armés et leurs familles se sont réfugiés dans des camps à l’Est du Congo, se montrant,
à l’occasion de querelles avec Kigali, de précieux alliés pour Kinshasa. Depuis, un
scénario catastrophe : tueries, viols, pillages pour plus de pouvoir et de terrains
riches en ressources naturelles au Kivu. L’an dernier, les forces armées de la République
démocratique du Congo ont lancé une opération militaire pour tenter de les en déloger.
Un mission qui s’est révélée des plus difficiles. Dans un rapport rendu public
cette semaine, l’ONU estimait en effet que la neutralisation des FDLR était en échec,
car les rebelles hutus disposaient d’un réseau international de soutien. Arthur Kepel
est chercheur à Kinshasa pour International crisis group.