2009-11-06 10:30:06

Le commentaire de l'Evangile du 32e dimanche ordinaire


Le Père Jean-Côme About commente l’Évangile selon Marc (12,38-44) du 32e dimanche ordinaire. RealAudioMP3

Le texte intégral du commentaire

Nous avons fêté la Toussaint dimanche dernier et les évangiles de ce mois de novembre vont doucement nous acheminer vers la fête du Christ Roi pour ensuite commencer une nouvelle année liturgique. Ce laps de temps va nous redire la dimension des fins dernières qu’annonce Jésus, selon trois axes : la vérité par sa présence est désormais à jamais dans le monde ; Il nous quitte pour nous faire passer de la mort à la vie dans sa résurrection mais il viendra de nouveau, à la fin des temps, pour juger et redonner vie à toute la création ; enfin il règnera dans la puissance d’amour infini du père pour que tout homme, en contemplant sa croix, ne vive sans jamais plus désespérer de Dieu.
Oui, le Royaume ne souffre plus le mensonge ou la duplicité humaine. Dans l’évangile de ce jour, sur deux situations qu’il décrit, Jésus nous invite à renouveler notre manière de percevoir et d’apprécier les choses.
« Méfiez-vous des scribes qui aiment les salutations, les premiers rangs dans les synagogues et les places d’honneur ».Jésus aurait-il une dent contre ces gens là ? Oui et non : les scribes sont ceux affectés à la transcription de la loi, ils sont indispensables pour perpétuer la tradition écrite de la Torah. Par ce fait ils possèdent beaucoup de connaissances et représentent la loi et son implication historique dans la vie humaine. En revanche, Ils sont ceux aussi qui vont s’accrocher à la loi pour refuser l’interprétation originelle qu’en fait Jésus. Et dans notre évangile ce n’est pas tant le personnage du scribe que Jésus malmène mais plutôt l’attitude suffisante et méprisante que leur a donné leur position. Par leur connaissance et leur pouvoir, ils s’estiment redevables de tous les hommages.
Lorsque ces reproches viennent de la bouche même du Fils de Dieu et que l’on mesure l’humiliation et l’appauvrissement qu’il accepte pour rétablir la vérité au cœur de l’homme, on ne peut que mesurer ce à quoi il veut nous conduire : l’acceptation que la dignité humaine n’est pas de l’ordre de l’avoir mais de l’être et qu’elle ne dépend pas de l’existence humaine mais de l’accueil de Dieu. Qui me fait être ce que je suis ? L’homme ? Les considérations humaines ? Les connaissances multiples ? Les possessions diverses ? Alors notre monde et notre cœur seront toujours divisés car je trouverai toujours une différence d’avec mes frères qui me fera, le sur ou le sous estimer !
Qui me fait-être ce que je suis ? La valeur de l’amour de Dieu qui devient une référence universelle pour tout homme : Je me sais aimé, qui que je sois, le plus grand saint comme le plus grand criminel, et je sais que je puis aimer comme Dieu m’aime, sans mesure.
C’est ce qui va expliquer, dans la suite de l’évangile, le geste de la veuve pour l’obole du temple : son amour pour Dieu est si grand et si vrai qu’elle ne veut rien retenir pour elle. Elle est identifiée à l’amour de Dieu même et c’est ce que Jésus reconnaît dans ce simple geste presque invisible alors qu’aux yeux des hommes seule la quantité prend valeur et qu’elle ne se réfère à rien puisqu’elle n’engage que le superflu. « Cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde car elle a pris sur son indigence ; elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre! ».
Alors frères, contemplons, en silence, le Christ en nos cœurs. N’a-t-il pas donné tout, tout ce qu’il avait, tout ce qu’il était, Dieu lui-même ? N’a-t-il pas aimé et n’aime-t-il pas tous et chacun dans la vérité de Père, sans préjugés ? En donnant tout, ne m’a-t-il pas fait fils à l’ image du seul Fils Bien-Aimé du Père ? Alors qu’attendons-nous pour aimer simplement comme Dieu nous aime. Qu’attendons-nous pour voir celui qui est à nos côtés, mon épouse, mon frère, mon fils, l’autre de tous les jours, en ce moment-même, avec le regard de Dieu ?








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