2009-10-15 13:23:53

Intervention de Mgr Augustine SHAO, Évêque de Zanzibar (TANZANIE)


S. Exc. Mgr Augustine SHAO, C.S.Sp., Évêque de Zanzibar (TANZANIE)

L'intervention a été remise par écrit, mais elle n’a pas été prononcée en Salle.



Je souhaite le répéter: le thème de ce synode touche ma région de travail qui est à 99% musulmane. Mon défi est: comment apporter la réconciliation dans une situation où une seule personne prétend connaître toute la vérité et où tous les modes de vie – qu’il s’agisse de culture, d’économie – et les hommes politiques sont dirigés et contrôlés par une seule religion? Le plus gros problème que nous devons affronter est l’inégalité de la distribution des rentrées du gouvernement, qui ne finance et ne supporte qu’une seule religion, tandis que les autres sont des groupes tolérés sinon convertis!

Réconciliation-justice et paix ne peuvent être une réalité en Afrique que si nous, les responsables religieux, modifions notre état d’esprit sur nos propres cultures, traditions et interdits, ceux utilisés et pratiqués par les religions traditionnelles africaines. La langue et les noms donnés à ces groupes n’encourage pas du tout le dialogue et l’ouverture. Les noms tels que “païens” et “animistes” font que personne n’ose révéler la vérité sur sa foi. Résultat: on a des chrétiens le dimanche et des pratiquants de la religion traditionnelle africaine les six autres jours de la semaine. L’Église en Afrique devrait se battre sur tous les fronts pour harmoniser et pacifier la consciences des fidèles africains qui cherchent à devenir de véritables disciples du Christ, mais se trouvent à la croisée des chemins. Aussi je suggère que cette Deuxième Assemblée Synodale prenne sérieusement en main le problème du dialogue et de l’inculturation. Que cela soit clair: le dialogue appelle une pensée positive sur le peuple. Le peuple devrait être d’abord et avant tout considéré comme des être humains indépendamment de leur croyance religieuse, et accepter les autres demande une espèce de sacrifice de soi.

L’histoire de Tanzanie a fait preuve de tolérance religieuse, mais cette valeur très appréciée est menacée par le fondamentalisme religieux. Alors que l’île de Zanzibar demeure à 99% musulmane avec des tribunaux islamiques (Tribunaux Kathi), ce n’est pas le cas de la Tanzanie. Tandis que la Tanzanie se débat pour rester un État séculier, mais avec la liberté de religion, elle subit désormais des pressions pour instaurer des tribunaux islamiques et rejoindre l’Organisation de la conférence islamique à la charge des contribuables. La stratégie de l’islam qui cherche à prouver qu’il est majoritaire dans le pays, se base sur la prolifération des constructions de mosquées sur les autoroutes ainsi que sur le contrôle du commerce et des hommes politiques. En Tanzanie, 80à 90% des transports long-courriers appartiennent aux musulmans et demandent en conséquence que le vendredi soit un jour chômé.








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