2009-10-12 19:31:46

Intervention du Prof. Alöyse Raymond NDIAYE, Président du Comité National des Chevaliers de l’Ordre de Malte au Sénégal, Dakar (SÉNÉGAL), Auditeur


Prof. Alöyse Raymond NDIAYE, Président du Comité National des Chevaliers de l’Ordre de Malte au Sénégal, Dakar (SÉNÉGAL)

Dans le document de travail, il est dit clairement “que des hommes et femmes en politique démontrent une inculture grave en matière politique”. C'est donc ce qui explique leur mépris des droits humains qu'ils violent allègrement, sans état d'âme, avec un sentiment de totale impunité. Quant à leur rapport à la religion et aux institutions religieuses, ils ne paraissent pas les comprendre et ne s'y intéressent que pour les instrumentaliser à des fins autres que spirituelles. Ils sont incapables, par ailleurs, de concevoir que l'on puisse résoudre un différend autrement que par la force, la violence.
Léopold Sédar Senghor, poète et humaniste chrétien, avait déjà, de son vivant, exprimé la même opinion, attribuant au manque de culture de ses pairs les coups d'État, les régimes tyranniques et sanguinaires, les détournements de deniers publics, les violations des droits de l'homme en Afrique. L'inculture des dirigeants engendre leur intolérance, leur despotisme. Si les conflits en Afrique durent si longtemps, c'est sans doute parce qu'ils sont gérés par des politiques, sans culture et sans cœur, préoccupés de sauvegarder leurs intérêts personnels plutôt que de promouvoir la paix. Ce qui est mis en évidence, ici, c'est le problème de la formation de nos gouvernants qui peut être, en effet, un obstacle à la réconciliation, à la justice, à la paix. D'où le rôle de l'Éducation.
L'Éducation est le secteur dans lequel les Églises africaines se sont investies depuis longtemps. Leur engagement apprécié des fidèles et de la population, malgré quelque contraintes, les conduit aujourd'hui à se doter d'un réseau remarquable d'universités catholiques appelé à se développer.
Il faut définir auparavant ce qu'est la culture et son rapport à l'université. Parce que l'université est le lieu où se préparent les futurs dirigeants, c'est donc elle qu'il faut interroger.
Généralement l'université est définie comme le lieu de production et de transmission du savoir et du savoir-faire.
Pour répondre à sa vocation d'universitas, l'université ne doit pas limiter son enseignement et ses recherches à ce qui est utile. Elle ne doit pas se limiter à ne développer que les aptitudes intellectuelles, à l'exclusion de celles qui relèvent de la sensibilité. Comme chez Pascal, “il y a la raison, il y a le coeur”. Elle ne doit pas examiner les sciences séparément sans se préoccuper de ce qui les unit. L'universitas c'est l'exigence de totalité ou d'universalité, l'exigence d'unité. C'est la prise en compte de cette exigence qui fait de l'université un lieu de culture.
Tout art, dit Senghor est poésie. La poésie est musique. La poésie est amour. Par conséquent, la prise en compte de l'Art, des Beaux Arts, par les universités catholiques, du patrimoine culturel et artistique de l'Afrique, en même temps patrimoine de l'humanité, dans sa diversité et sa richesse, contribue à la promotion de la culture, à la reconnaissance de l'homme, encourage les échanges, le dialogue, source d'enrichissement mutuel, de reconnaissance mutuelle. Car, c'est l'ignorance de l'autre, le manque de culture qui est cause, le plus souvent, de nos conflits.







All the contents on this site are copyrighted ©.