2009-10-11 16:14:05

Intervention du Prof. Edem KODJO, Ancien Secrétaire General de l'Organisation de l'Unité Africaine, Auditeur


Prof. Edem KODJO, Ancien Secrétaire Général de l’Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A.), Ancien Premier Ministre, Professeur de Patrologie à l’Institut St. Paul de Lomé (TOGO)



L'Afrique aspire profondément à la réconciliation, à la justice et à la paix. L'Église d'Afrique et ses chrétiens sont interpellés par cette mission plus que d'autres. Comment réconcilier les Africains entre eux?

Le processus n'est pas aisé. La Réconciliation est d'abord une attitude, une disposition du cœur, un regard d'amour sur l'autre, qui suppose la conversion de tout l'être, une véritable “metanoïa”, une transformation totale que la grâce, engendrée par la prière, peut seule accorder. Oui, nous les Africains, nous devons d'abord nous réconcilier avec Dieu, par la pénitence et la prière.

La réconciliation avec autrui suppose qu'on ait la force et le courage du pardon.

La Réconciliation humaine, fait une place centrale à l'aveu qui mène à la vérité, l'indispensable vérité et à la justice.

Réconciliation, justice, vérité se retrouvent dans une sorte de relations de type trinitaire.

Les chrétiens sont-ils formés pour jouer ce rôle? Ce n'est pas sûr! Encore moins les hommes politiques chrétiens. Le cœur de l'homme étant obscur par nature et la politique étant la fange par excellence, ils sont plus exposés que d'autres à la trahison de leur foi. Les dénoncer, les vilipender ne suffit pas. Il faut changer leurs cœurs. Ils ne sont pas d'ailleurs tous condamnables. Julius Nyerere n'est-il pas susceptible d'être béatifié? Il faut prier pour eux. Il faut les former. Or, la formation post-catéchistique de notre Église reste à inventer. Que connaît-on vraiment de la doctrine sociale de l'Église dans les cercles du Pouvoir?

L'École chrétienne quant à elle doit être rechristianisée, le laïcat valorisé, mieux associé, jouant un rôle plénier.

Il faut partout, dans nos diocèses, des aumôneries pour les hommes politique.

En tout cas, les peuples d'Afrique attendent de ce synode un message fort pour dire halte aux déviances politiques et aux manipulations de toute sorte, au désir de se perpétuer au pouvoir en trichant, à l'accaparement des richesses par quelques-uns, à l'aliénation de nos ressources minières, à la vente de nos terres, aux firmes transnationales capitalistes, à la destruction de notre environnement.
Les peuples savent que la voix de l'Église est forte, que la voix du Saint-Père sonne fort. Les peuples connaissent la valeur morale et spirituelle de haute portée de notre Église. Ils attendent; ne les décevons pas!







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