2009-10-11 16:11:10

Intervention du Card. Giovanni Battista RE, Préfet de la Congrégation pour les Évêques


S. Ém. le Card. Giovanni Battista RE, Préfet de la Congrégation pour les Évêques (CITÉ DU VATICAN)

Pour le service à la réconciliation, à la justice et à la paix, je voudrais souligner l’extrême importance de l’éducation à la réconciliation, en prêtant une attention spéciale à la dimension personnelle.
La réconciliation commence en effet dans les cœurs: je parle du cœur dans un sens biblique, qui est le noyau le plus intime de la personne humaine dans sa relation au bien, aux autres et à Dieu.
Effacer définitivement les conflits et les tensions entre les Nations, les races, les tribus, les classes sociales est hors de portée des possibilités de l’Église.
Le devoir de l’Église, qui est en particulier notre devoir d’Évêques, est celui d’éduquer les consciences, de rappeler aux hommes qu’ils sont frères, de prêcher l’Évangile de la justice et du pardon, de leur enseigner à dépasser l’esprit de vengeance et à s’aimer les uns les autres.
Le devoir de l’Église est d’enseigner le savoir-pardonner: il n’y a pas de vraie justice sans pardon. Le pardon ne couvre pas les injustices, mais nous porte à un niveau supérieur qui assainit les blessures et rétablit les relations humaines.
Je voudrais donc vous inviter à avoir confiance dans l’éducation à la réconciliation et au pardon. C’est certainement un engagement difficile, parce que rétablir l’harmonie entre offensé et offenseur est très compliqué: il faut donner naissance à un cœur nouveau. C’est difficile, mais ce n’est pas impossible, car l’action pastorale fait pénétrer dans les cœurs l’œuvre de la grâce.
À cette fin, nous devons offrir une vision chrétienne des relations humaines. Ce n’est qu’en reconnaissant Dieu comme notre Père à tous que nous pouvons arriver à reconnaître les autres comme nos frères, comme enfants du même père, même s’ils appartiennent à des tribus et à des races différentes.
Pour mettre en œuvre un vaste chantier éducatif qui marque les esprits et les cœurs, l’Église en Afrique peut compter sur les nombreuses écoles catholiques, parmi lesquelles quelques universités, qui peuvent influer sur la culture locale, en favorisant la réconciliation, la justice et la paix. L’Église peut aussi compter sur les nombreuses et louables initiatives et les programmes éducatifs promus par les Communautés de Vie consacrée. Le rôle joué par de très nombreux et excellents catéchistes est également important.
Il me semble cependant que nous, Évêques, devons nous efforcer le plus possible d’impliquer dans cette œuvre d’éducation et de formation des consciences en premier lieu les prêtres, qui doivent ressentir comme leur propre mission l’annonce de la réconciliation.
L’Église progresse avec les pieds des prêtres, qui sont “les pieds du messager qui annonce la paix” (Is 52, 7). Tous les Évêques doivent avoir particulièrement à cœur la formation des futurs prêtres et la formation permanentes des prêtres eux-mêmes, qui doit concerner également l’approfondissement de la doctrine sociale de l’Église sur la paix et la justice.







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