2009-10-11 16:15:43

Intervention de Soeur Jacqueline MANYI ATABONG, Assistante de la Supérieure Générale des Soeurs de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus du Diocèse de Buea (CAMÉROUN), Auditrice


Soeur Jacqueline MANYI ATABONG, Assistante de la Supérieure Générale des Soeurs de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus du Diocèse de Buea; Coordinatrice pour l'Afrique de l'International Catholic Commission for Prison Pastoral Care (I.C.C.P.P.C.), Douala (CAMÉROUN)

Notre monde a de plus en plus peur, du fait de l’augmentation du taux de criminalité. Le système de la justice rétributive pratiquée aujourd’hui n’est pas parvenu à réduire la criminalité. Les délinquants ne semblent pas être assez menacés par l’incarcération, la récidive augmente, les victimes demeurent dans la douleur, les délinquants en esclavage et la société dans la peur.
Nous devons nous poser des questions et revoir nos méthodes! Nos vieilles méthodes de nous occuper des crimes et des délinquants en tant qu’Église est-elle encore efficace ou avons-nous besoin de nouvelles stratégies? Nous savons que nombre de nos prisons sont des cachots et sont surpeuplées par des pauvres et des personnes défavorisées. Nos prisons sont structurellement inadaptées et mettent en œuvre des pratiques déshumanisantes, violentes, répressives qui peuvent parfois causer la mort. Les droits des prisonniers ne sont pas respectés et la réinsertion des ex-prisonniers relève du défi. Nous savons que, dans de nombreux diocèses, l’apostolat des prisons est presque inexistant, mal organisé et dispose de peu ou prou de personnel formé, qui reçoit lui-même peu ou prou de soutien des autorités ecclésiastiques ou de l’État.
L’Église, pour mieux exercer son ministère de réconciliation, a besoin d’être plus que jamais une communauté réconciliée, un lieu où la réconciliation n’est pas seulement proclamée mais vraiment vécue. Elle a besoin de saisir toutes les opportunités pour faire en sorte d’être sûre que l’apostolat de ceux qui sont affectés par le crime n’est pas négligé. Le Christ condamne toute loi ou toute pratique qui ne sauve pas la vie. Nombre de nos institutions carcérales ne promeuvent pas la vie. Si nous, en tant qu’Église, pouvons faire quelque chose à ce propos mais que nous échouons, nous devrons en rendre compte à notre Seigneur.
Dès lors quelles alternatives avons-nous? Nous avons besoin d’une meilleure organisation de notre aumônerie des prisons aux niveaux national, diocésain et paroissial avec la participation des petites communautés chrétiennes, de personnels bien formés et d’une équipe qui développe une approche holistique.
Justice réparatrice! La justice réparatrice est un processus par lequel toutes les personnes concernées par un méfait se réunissent pour traiter des conséquences. Ils partagent leurs sentiments, répondent, se parlent, prennent leurs responsabilités et reconnaissent les douleurs, les peines et les besoins d’une personne qui a été blessée, d’une personne qui a causé la blessure et d’une communauté affectée par la blessure de manière à ce que la communauté puisse trouver la voie de la guérison.







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