2009-10-08 12:08:33

Intervention de Mgr George NKUO, Évêque de Kumbo (CAMÉROUN)


S. Exc. Mgr George NKUO, Évêque de Kumbo (CAMÉROUN)



En plus de l’avidité, la corruption et le manque de confiance dans nos responsables politiques, l’un des plus graves obstacles à la justice, à la paix et à la réconciliation en Afrique est la pauvreté. Il y a la pauvreté en Afrique et il y a la faim dans de nombreuses régions du continent africain. Il y a des personnes avides en Afrique, y compris nos responsables qui ne se soucient pas de leurs frères et sœurs.

La pauvreté signifie que les besoins primaires en matière de nourriture, de boisson et de logement ne sont pas satisfaits. La pauvreté signifie que la sécurité n’existe pas dans la communauté. La pauvreté signifie que les moyens de soigner nos familles ne sont pas disponibles. La pauvreté signifie que nos enfants n’auront pas d’avenir et resteront sans l’espoir d’avoir une famille et des ressources. La pauvreté signifie que la tristesse et la peur ont remplacé la joie et la sérénité. Telle est la pauvreté qui est présente dans de nombreuses régions d’Afrique. La pauvreté est la cause la plus importante de la faim.

La pauvreté existe en Afrique, mais cette dernière a presque tout pour être le continent le plus riche de la terre. L’Afrique est le continent le plus riche au monde en ressources naturelles. Les agriculteurs en Afrique sont pauvres parce que la productivité de leur terre et de leur travail demeure faible. Cette forme de pauvreté rurale a aussi été la règle en Europe et en Amérique du Nord par le passé. Il semblerait que la pauvreté doive être vaincue par des voies absolument nouveaux. La vérité est qu’il n’existe pas de solutions immédiates permettant de résoudre la pauvreté à grande échelle, mais il faut commencer quelque part.

Une première solution face à ces conditions rurales de pauvreté en Europe et en Amérique vint des nouvelles découvertes de la science appliquées à l’agriculture. La mise à disposition d’une nouvelle technologie productive pour les agriculteurs permit à l’Europe et à l’Amérique au début et dans la moitié du XXe siècle de mettre fin à la pauvreté rurale diffuse.

Aujourd’hui, nous devons faire face au problème de l’introduction de cultures dérivant de l’ingénierie génétique (GE) en Afrique. La question est de savoir si ces nouvelles technologies sont dangereuses par nature ou si elles peuvent apporter une contribution positive à la vie des personnes dans les pays pauvres d’Afrique. L’ingénierie génétique est-elle intrinsèquement immorale ou constitue-t-elle seulement une autre technologie applicable à l’agriculture? Cette biotechnologie est-elle un empire du mal comme certaines personnes voudraient nous le faire croire?

D’un autre côté, cette nouvelle science indique non seulement que la qualité de la vie des plus pauvres connaîtra une forte amélioration mais qu’ils entameront également le processus de développement économique. Il s’agit d’une technologie qui offre aux agriculteurs les plus pauvres l’une des clefs permettant de sortir de la pauvreté.

Mais vu que cette technologie est encore relativement nouvelle et demande une étude à long terme pour évaluer ses impacts sur l’environnement et sur la santé humaine, nous, du Cameroun, suggérons que l’Afrique ne l’adopte pas précipitamment et à l’aveuglette. Cette technologie devrait être suivie avec le plus grand soin même si elle promet le salut économique à l’Afrique.








All the contents on this site are copyrighted ©.