2009-10-07 14:35:48

Intervention de Mgr Simon NTAMWANA, Archevêque de Gitega (BURUNDI)


S. Exc. Mgr Simon NTAMWANA, Archevêque de Gitega, Président de l'Association des Conférences Épiscopales de l'Afrique Centrale (A.C.E.A.C.) (BURUNDI)



Plusieurs catégories et groupes, dans notre sous-région, pâtissent sous le poids de divers maux qui viennent d'être évoqués. Des familles sont disloquées, déstabilisées, appauvries. Certaines n'ont ni maisons propres où habiter, ni terres à cultiver pour survivre, ni moyens d'éduquer les enfants, ni de quoi pourvoir aux soins de santé, etc. A ces carences s'ajoutent des phénomènes tels que les viols des femmes, l'enrôlement des enfants embrigadés dans des groupes armées, etc.

Si la responsabilité de cette situation se trouve partagée par toutes les composantes de la société, certaines d'entre elles sont plus responsables que d'autres. Nous pensons notamment à la classe politique dirigeante. En effet, on déplore entre autres les faits que des hommes politiques utilisent les fractures ethniques pour gagner le pouvoir et pour s'y maintenir. Certains d'entre eux considèrent leur fonction uniquement comme source d'enrichissement personnel, ou bien celui de leurs familles et amis, faisant ainsi triompher le clientélisme et tribalisme, sur les authentiques valeurs, et compromettant ainsi gravement la paix sociale.

Dans cette évolution, l'Église a joué un rôle, par ses messages et exhortations, mais aussi par son témoignage de fraternité par delà les frontières et les barrières générées par les conflits armés et les guerres. Certains de nos frères dans l'Épiscopat, ont dû même dirigé des Conférences Nationales Souveraines, pour assurer la médiation entre différentes composantes de leurs pays. Par ailleurs, nos commissions " Justice et paix ", se sont impliquées, dans certains pays, dans la préparation des élections en donnant une éducation civique et électorale. Les Commissions Caritas-Développement ont, dans ces situations de guerre, secouru des milliers des personnes vulnérables.

Cependant il n'y a pas que la pauvreté spirituelle à guérir, il y a également l'appauvrissement généralisé et la paupérisation éhontée de nos peuples, pour lesquels il faut trouver des remèdes appropriés. En effet, c'est parce que les populations sont pauvres ou appauvries, qu'elles sont devenues vulnérables. Des gens nantis les manipulent à loisir ; et certains pêcheurs en eaux troubles utilisent par exemple les fractures ethniques, pour diviser les gens, afin de continuer à s'enrichir dans une situation conflictuelle, où les gens ne peuvent revendiquer leurs droits.








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