L’Église de Lyon au service de l’homme : corps, âme et esprit
Le diocèse de Lyon a donné le coup d’envoi il y a quelques jours à une série de réflexions,
de célébrations et d’invitations à l’action consacrées au « corps ». Première étape
d’un parcours en trois volets sur plusieurs années pour souligner la mission de l’Église
au service de l’homme tout entier, dans toutes ses dimensions : corps, âme et esprit. Xavier
Lacroix, professeur de Théologie morale à la Faculté de théologie de Lyon et auteur
du livre « Le Corps de chair » revient sur l’importance donnée au corps par la religion
chrétienne et les actions initiées dans le cadre de ce triennium. Des propos recueillis
par Cyrielle Flosi.
Extrait de l’interview :
Cette année est
la première d’un triennium, de ces trois années qui sont consacrées à l’homme tout
entier, le thème est « servir l’homme tout entier » et l’idée est que l’homme tout
entier est corps, âme, esprit, selon la formule de la Genèse ou de saint Paul. Le
corps est partie des grandes dimensions de l’humain. D’une part cela est absolument
évident et d’autre part cela est très central dans le christianisme. Contrairement
à beaucoup d’opinions reçues, le christianisme n’est pas la religion du mépris du
corps mais au contraire c’est la seule religion que je connaisse qui accorde le plus
grand prix au corps.
On peut dire que l'Église catholique met sur un
pied d’égalité le corps, l’âme et l’esprit ?
Non seulement
un pied d’égalité ,mais elle pense que l’homme est d’abord corps, c’est un corps animé
par une âme et une âme animée par un esprit. Nous en sommes pas une âme qui descendrait
du ciel, je ne sais où, qui tomberait dans un corps – comme disent les philosophes
païens comme Platon – mais nous sommes d’abord un corps et ce corps est animé, animé
par ce qu’on appelle une âme et la question est qu’est-ce qui vient animer cette âme.
La Bible nous dit ce qui anime cette âme c’est la respiration, c’est le souffle, c’est
l’esprit de Dieu. Le cardinal Barbarin donc souhaitait que ceci soit bien rappelé,
que les chrétiens et au-delà comprennent que le christianisme c’est vraiment la religion
de l’incarnation.
Le choix du corps permet une ouverture sur de nombreuses
thématiques comme la santé, le sport ou la mort. Y a-t-il des thématiques qui vous
semblent davantage nécessaires d’aborder durant cette année ?
Justement,
je souhaite qu’on le voit bien dans toutes ses dimensions, bien sûr qu’il y a la santé
– ô combien dirait l'Église, vous savez qu’est attentive au soin des corps – il y
a bien sûr le sport et tout cela, mais ne pas oublier que le corps c’est aussi la
beauté, c’est aussi l’art, et puis il y a aussi vous savez la sexualité qui est un
des lieux d’expression majeure bien sûr de la chair, du corps, qui a sa noblesse,
y compris selon la foi chrétienne, il y a aussi la vie de famille, j’espère que la
famille sera bien présente dans ces manifestations parce que la famille est quand
même le premier lieu finalement où on s’occupe du corps.