Affaire Boffo : le Pape téléphone au président des évêques italiens
La polémique ne s’apaise pas en Italie après l’annulation in extremis d’une
rencontre prévue vendredi dernier à l’Aquila entre le cardinal-secrétaire d’État Tarcisio
Bertone et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi. Après des semaines de
tensions et de critiques réciproques, la crise avait atteint son paroxysme, vendredi
matin, lorsqu’un quotidien proche de Silvio Berlusconi, avait publié en première page
le récit d’une affaire judiciaire aux contours sexuels dans laquelle aurait été impliqué
le directeur du quotidien des évêques italiens – “L'Avvenire” – Dino Boffo. Depuis
la presse de la péninsule s’est emparée de l’affaire, certains estimant qu’il y avait
un clivage entre l’attitude apaisante et prudente du Saint-Siège à l’égard de Silvio
Berlusconi et l’hostilité des évêques italiens. Ce mardi, le Directeur du Bureau
de presse du Saint-Siège est sorti de son silence pour démentir toute divergence entre
la secrétairerie d’État du Saint-Siège et la Conférence des évêques italiens. Répondant
aux questions des journalistes, le père Lombardi a confirmé que le cardinal Bertone
s’était entretenu avec Dino Boffo pour lui manifester sa proximité et sa solidarité.
Il y a accord complet entre les deux parties dans le respect des compétences respectives
– a-t-il dit – des contacts fréquents, une connaissance profonde et de l’estime entre
le cardinal Bertone et le président de la conférence épiscopale italienne. Aussi les
efforts visant à les dresser l’un contre l’autre n’ont aucun fondement. Le père Lombardi
a par ailleurs ajouté qu’il ne fallait pas s’étonner si l’approche des médias du Vatican
et celle du monde catholique italien n’étaient pas les mêmes sur les débats politiques
et de société, leurs objectifs et priorités n’étant pas les mêmes. Pour sa part,
le bureau pour les communications sociales de la Conférence épiscopale italienne a
indiqué que le Pape a téléphoné, dans l'après-midi de mardi, au Président de la Conférence
épiscopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes. Benoît XVI
a demandé des nouvelles et des commentaires sur la situation actuelle et a exprimé
son estime, sa reconnaissance et sa satisfaction au sujet de l'engagement de la Conférence
épiscopale italienne et de son président.