Premiers signes d'espoir pour les chrétiens d'Irak
Trois écoles catholiques nationalisées dans les années 70, en Irak, par le régime
de Saddam Hussein, ont été restituées à leur propriétaire légitime: l’Eglise chaldéenne.
Un signe prometteur selon le cardinal Delly, archevêque chaldéen de Bagdad, qui salue
la bonne volonté manifestée dans cette affaire par le premier ministre irakien Nouri
Al Maliki. Deux écoles sont situées à Bagdad, la 3° à Kirkouk. Elles étaient dirigées
par des religieuses chaldéennes. De nombreuses autres propriétés de l’Eglise avaient
été confisquées sous Saddam Hussein. Malgré une recrudescence des attentats, les
autorités irakiennes multiplient les gestes d’apaisement en vue de restaurer la confiance
et d'amorcer un retour à la normale. Ainsi les murs érigés par les américains entre
les différents quartiers de Bagdad ont commencé à être abattus. Ces murs visaient
à enrayer les violences inter-communautaires.
***** En France, les éditions
du Cerf viennent de publier la traduction française d’un livre du Substitut pour les
Affaires générales de la Secrétairerie d’Etat du Saint Siège, Mgr Fernando Filoni
qui a été nonce apostolique à Bagdad, de 2001 à 2006. "L'Eglise dans la terre d'Abraham.
Du diocèse de Babylone des Latins à la nonciature apostolique en Iraq". C’est le titre
de cet ouvrage qui aide à décrypter la situation tragique et précaire de la petite
mais très ancienne minorité chrétienne d’Irak, cible d’attaques, soumise à toutes
sortes de privations. En se plongeant dans les archives de la nonciature, l’auteur
a reconstruit l'histoire de la présence de l'Église catholique dans cette terre, à
partir de la création du diocèse des Latins de Babylone en 1632. « Grandeur et misères,
destructions et saccages, prises d'otages et versements de rançons, amour et mort,
tout a existé ici depuis toujours ! écrit-il - La Bible le raconte, les ruines le
disent, les tempêtes de sable le hurlent, les livres et les chroniques d'aujourd'hui
l'écrivent". Interrogé par nos confrères de l’Osservatore romano, Mgr Filoni estime
que les autorités doivent tout faire pour que les chrétiens irakiens soient respectés
dans leur pays et puissent pleinement participer à la vie de la nation. Selon lui,
on ne peut douter des bonnes intentions du pouvoir actuel, mais il est temps que ces
intentions aboutissent à des résultats concrets. Si on n’aide pas cette minorité à
surmonter sa peur et à retrouver l’espérance, la culture et l’identité chrétiennes
d’Irak seront perdues à jamais.