2009-06-09 14:27:15

Violences en Amazonie: l’Église catholique péruvienne demande la reprise du dialogue


Des groupes d’indiens amazoniens continuent de bloquer une route, un puits de pétrole et un aérodrome dans le nord du Pérou, faisant craindre de vives tensions, après l’éruption de violence de ces jours derniers entre les forces de l’ordre et les Indiens dans le nord-est de l’Amazonie, à près de 1000 km au nord de Lima. La version officielle des événements, donnée par les autorités de Lima, et largement répercutée par la presse populaire du Pérou, est contestée par des groupes indigènes ainsi que par des religieux qui travaillent à leur côtés. Les premiers affrontements auraient éclaté lors d’une intervention de police pour dégager une route bloquée par quelque 2 500 indigènes. Avec l’aide de l’Église catholique locale, des volontaires se sont efforcés de rassurer les Indiens qui avaient pris la fuite. La société pétrolière
argentine Pluspetrol a annoncé la suspension de ses opérations sur une installation, à la demande d'un groupe d'indigènes sur les lieux, et « afin d'éviter le moindre incident ». Un des principaux leaders amérindiens, Shapiom Noningo, a réclamé une commission d'enquête avec « observateurs internationaux, afin d'examiner les faits de manière impartiale et de déterminer les responsabilités ». Un autre dirigeant indigène de premier plan, Alberto Pizango, recherché par la police, serait réfugié à l’ambassade du Nicaragua. Cela fait près d’un an que les minorités amérindiennes du Pérou protestent contre des décrets-lois qu’ils jugent trop laxistes envers l’exploitation minière, pétrolière et forestière de terres qu’ils considèrent ancestrales.

Au nom du Dieu de la vie, de l’amour et de la paix, les évêques péruviens ont condamné fermement le spectacle inhumain vécu par le Pérou. « Nous ne pouvons pas nous habituer à cette façon de résoudre les problèmes ! » , A affirmé dimanche l’archevêque de Lima, au cours d’une messe dans la cathédrale. Par ailleurs, le président de la Conférence épiscopale et archevêque de Trujillo, Mgr Miguel Cabrejos Vidarte, OFM, et la médiatrice, Beatriz Merino Lucero, regrettent profondément, dans un communiqué cette dérive violente. « La vie est une valeur suprême qui doit être protégée et préservée en toute circonstance - lit-on dans le texte - autant celle de nos communautés natives historiquement négligées, que la vie de ceux qui dans l’accomplissement de leur devoir constitutionnel, favorisent le rétablissement de l’ordre ». Les signataires demandent que l’on rétablisse au plus vite « le canal du dialogue qu’on n’aurait jamais dû interrompre». « Conscients de notre devoir de protection de la vie et des droits fondamentaux des personnes- conclut le communiqué, nous invitons toutes les autorités et les dirigeants à opter pour le dialogue et la paix, et nous restons à la disposition du pays pour collaborer dans ce qui nous est demandé, afin de rendre la tranquillité aux populations touchées et à tout le Pérou ». (avec AFP et Fides)

L’ONG britannique Survival International est une association de soutien au peuple indigène. Nous avons demandé à son représentant en France, Jean-Patrick Razon, ce qui avait déclenché ces violences entre indiens et forces de l’ordre. Propos recueillis par Claire Malapert RealAudioMP3







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