Benoît XVI reçoit la communauté du Séminaire pontifical français.
Benoît XVI a reçu ce samedi à la mi-journée la communauté du Séminaire pontifical
français de Rome. Vous trouverez ci-dessous de larges extraits du discours qu'il leur
a adressé à cette occasion. La Congrégation du Saint Esprit, qui a fondé en 1853
le Séminaire pontifical français de Rome, transmet le flambeau à la Conférence des
évêques de France. En 156 ans, les spiritains y ont formé près de 5.000 étudiants
de tous les diocèses de France et de divers pays. Depuis 1962 la communauté accueille
des orthodoxes. Aujourd’hui une soixantaine d’évêques et des cardinaux sont issus
du Séminaire français, dont le Cal Roger Etchegaray et le Cal Jean-Louis Tauran,
ainsi que le Patriarche orthodoxe de Constantinople Bartolomeos 1er. C’est
une page de l’histoire qui va se tourner Recteur depuis l’an 2000, le Père Yves-Marie
Fradet explique pourquoi cette décision a été prise Ecoutez Le Père Fradet,
recteur sortant du Séminaire français de Rome, interrogé par Stéphane Lemessin. Au
terme de l'année universitaire, il sera remplacé par le Père Sylvain Bataille, actuellement
supérieur du Grand Séminaire d'Ars. Dimanche, une messe dans la basilique Saint-Pierre
sera présidée par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président
de la CEF
Extraits du discours adressé par Benoît XVI ce 6 juin à la Communauté
du Séminaire pontifical français de Rome
En saluant le travail des membres
de la Congrégation du Saint-Esprit, Pères et Frères, je souhaite confier d’une manière
particulière au Seigneur les apostolats que la Congrégation fondée par le vénérable
Père Liberman conserve et développe à travers le monde - et plus particulièrement
en Afrique - à partir de son charisme qui n’a rien perdu de sa force et de sa justesse.
Puisse le Seigneur bénir la Congrégation et ses missions. La tâche de former des
prêtres est une mission délicate. La formation proposée au séminaire est exigeante,
car c’est une portion du peuple de Dieu qui sera confié à la sollicitude pastorale
des futurs prêtres, ce peuple que le Christ a sauvé et pour lequel il a donné sa vie.
Il est bon que les séminaristes se souviennent que si l’Église se montre exigeante
avec eux, c’est parce qu’ils devront prendre soin de ceux que le Christ s’est si chèrement
acquis. Les aptitudes demandées aux futurs prêtres sont nombreuses : la maturité humaine,
les qualités spirituelles, le zèle apostolique, la rigueur intellectuelle ... Pour
atteindre ces vertus, les candidats au sacerdoce doivent pouvoir non seulement en
être les témoins chez leurs formateurs, mais plus encore ils doivent pouvoir être
les premiers bénéficiaires de ces qualités vécues et dispensées par ceux qui ont la
charge de les faire grandir. C’est une loi de notre humanité et de notre foi que nous
ne soyons capables, le plus souvent, de donner que ce que nous avons au préalable
reçu de Dieu à travers les médiations ecclésiales et humaines qu’il a instituées.
Qui reçoit charge de discernement et de formation doit se rappeler que l’espérance
qu’il a pour les autres, est en premier lieu un devoir pour lui-même. Ce passage
de témoin coïncide avec le début de L’année du Sacerdoce. C’est une grâce pour la
nouvelle équipe de prêtres formateurs réunie par la Conférence des Évêques de France.
Alors qu’elle reçoit sa mission, il lui est donné, comme à toute l’Église, la possibilité
de scruter plus profondément l’identité du prêtre, mystère de grâce et de miséricorde.
Il me plaît ici de citer l’éminente personnalité que fut le Cardinal Suhard, disant
à propos des ministres du Christ : « Eternel paradoxe du prêtre. Il porte en lui les
contraires. Il concilie, au prix de sa vie, la fidélité à Dieu et la fidélité à l’homme.
Il a l’air pauvre et sans force… Il n’a en mains ni les moyens politiques, ni les
ressources financières, ni la force des armes, dont d’autres se servent pour conquérir
la terre. Sa force à lui, c’est d’être désarmé et de ‘pouvoir tout en Celui qui le
fortifie’ » (Ecclesia n°141, p.21, Décembre 1960). Puissent ces paroles qui évoquent
si bien la figure du saint Curé d’Ars retentir comme un appel vocationnel pour de
nombreux jeunes chrétiens de France qui désirent une vie utile et féconde pour servir
l’amour de Dieu. La particularité du Séminaire français est d’être situé dans
la ville de Pierre …. je souhaite qu’au cours de leur séjour à Rome, les séminaristes
puissent de façon privilégiée se familiariser avec l’histoire de l’Église, découvrir
l’ampleur de sa catholicité et sa vivante unité autour du successeur de Pierre et
qu’ainsi soit à jamais fixé en leur cœur de pasteur l’amour de l’Église"