Discours de Benoît XVI lors de cérémonie de départ des Territoires palestiniens
Monsieur le Président, Chers Amis,
Je vous remercie pour la grande délicatesse
dont vous m’avez entouré durant cette journée que j’ai passée en votre compagnie,
ici dans les Territoires Palestiniens. Je sais gré au Président Mahmoud Abbas pour
son hospitalité et pour ses paroles bienveillantes. Il était émouvant pour moi également
d’écouter les témoignages des résidents qui nous ont parlé de leurs conditions de
vie, ici, en Cisjordanie et à Gaza. Je vous assure tous que je vous garde dans mon
cœur et que j’attends ardemment de voir se réaliser la paix et la réconciliation dans
ces terres tourmentées.
Ce fut vraiment un jour mémorable. Depuis mon arrivée
à Bethléem, ce matin, j’ai eu la joie de célébrer la Messe avec une multitude de fidèles
dans le lieu même où Jésus-Christ, lumière des Nations et espérance du monde, est
né. J’ai pu constater les soins donnés aux nouveaux nés du Caritas Baby Hospital.
Avec angoisse, j’ai été le témoin de la situation des réfugiés qui, comme la Sainte
Famille, ont été obligés de fuir de leurs maisons. Près du Camp et surplombant une
partie de Bethléem, j’ai vu également le mur qui fait intrusion dans vos territoires,
séparant des voisins et divisant des familles.
Alors qu’il est facile de bâtir
des murs, nous savons que ceux-ci ne sont pas éternels. Ils peuvent être démolis.
Cependant, il faut d’abord enlever les murs que nous construisons autour de notre
cœur, les barrières que nous érigeons contre notre prochain. C’est pourquoi, avec
mes paroles d’adieu, je voudrais refaire un appel à l’ouverture et à la générosité
de l’esprit, en vue d’en finir avec l’intolérance et l’exclusion. Le conflit a beau
paraître sans issue et profondément ancré, il y a toujours lieu d’espérer qu’une solution
puisse être trouvée, et que la patience et la persévérance de ceux qui œuvrent pour
la paix et la réconciliation porteront du fruit à la fin. Mon souhait le plus ardent
pour vous, peuple de Palestine, est que cela vous arrive bientôt, et que vous puissiez
enfin jouir de la paix, de la liberté et de la stabilité dont vous avez été trop longtemps
privés.
Soyez assurés que je vais continuer à utiliser toutes les opportunités
pour encourager ceux qui sont engagés dans les négociations de paix à travailler ensemble
pour une solution juste qui respecte les aspirations légitimes des Israéliens et des
Palestiniens. Comme un pas important dans cette direction, le Saint-Siège cherche
à établir rapidement, conjointement avec l’Autorité Palestinienne, la Commission bilatérale
permanente de travail qui fut envisagée par l’Accord de base, signé au Vatican le
15 février 2000 (cf. Basic Agreement between the Holy See and the Palestine Liberation
Organization, art. 9).
Monsieur le Président, chers amis, je vous remercie
une nouvelle fois et je vous recommande tous à la protection du Tout-Puissant. Puisse
Dieu regarder avec amour chacun d’entre vous, vos familles et ceux qui vous sont chers.
Puisse-t-Il bénir par la paix le peuple Palestinien !